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vendredi, avril 19, 2024

L’EGSA Alger : l’autre gros scandale ignoré dans le secteur des transports en Algérie

C’est un organisme public qui est plongé depuis des années dans une gestion chaotique. Une mauvaise gestion qui suscite aujourd’hui un énorme scandale empêchant tout développement des prestations dignes de ce nom dans le secteur des transports. Cet organisme est l’EGSA d’Alger et le monopole qu’il détient dans la gestion des infrastructures aéroportuaires les plus stratégiques dans le pays devient réellement problématique pour les acteurs du transport aérien. 

L’EGSA d’Alger est « l’Etablissement de Gestion de Services Aéroportuaires d’Alger » qui est placé sous tutelle du Ministère des Transports. Il s’agit d’un organisme public qui a vu le jour 11 août 1987 et il a été transformé à partir de 1991 en en Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) doté de missions de service public. Entièrement méconnu de l’opinion publique en Algérie, l’EGSA d’Alger est, pourtant, une entreprise stratégique car elle est chargée de la mission de développer et d’exploiter pas moins de 17 aéroports implantés du nord au sud du pays dont 6 aéroports internationaux et 11 aéroports nationaux.

Il s’agit notamment de l’aéroport de Hassi Messaoud /Krim Belkacem, l’aéroport de Béjaîa/Abane Ramdane Soummam, l’aéroport de Djanet/Tiska, l’aéroport d’In Aménas/Zarzaitine, l’aéroport de Tamanrasset Aguenar/Hadj Bey Akhamokh et de l’aéroport de Ghardaïa Noumérate/Moufdi Zakaria. Concernant la capitale Alger, il faut savoir que l’Aéroport international d’Alger Houari Boumédiène est, depuis le 1er novembre 2006 géré et exploité par une EPE/SPA, filiale de l’EGSA-Alger dénommée « SGSIA » (société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger). Il s’agit de la fameuse filiale gérée et dirigée depuis 2006 jusqu’à 2022 par le controversé, sulfureux et véreux Tahar Allache qui avait dénoncé depuis 2017 par les révélations documentées d’Algérie Part jusqu’à sa chute brutale à travers son limogeage le 31 mai dernier et sa condamnation le 4 juillet dernier à 8 ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger.

Algérie Part lance à partir d’aujourd’hui lundi 1er août de nouvelles investigations sur l’EGSA-Alger et ses pratiques scandaleuses. Il s’avère que les actuels hauts responsables de cet organisme public sont les « résidus de la bande de Tahar Allache », a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations. Corruption, dilapidation de l’argent public et gestion anarchique des infrastructures aéroportuaires sont le lot quotidien de l’EGSA-Alger. alors que cette entreprise publique est censée, au niveau de ses principales plates-formes aéroportuaires, mettre à la disposition des passagers, des compagnies aériennes et de l’ensemble des acteurs aéroportuaires les installations permettant d’assurer des services adaptés à leurs attentes.

Or, dans la réalité, c’est l’exact contraire qui se produit. Des bus transportant les passagers et voyageurs régulièrement en panne, des espaces aéroportuaires abandonnés à l’insalubrité, un manque cruel d’hygiène dans les espaces les plus sensibles comme les toilettes publiques ou les salles d’embarquement, des espaces commerciaux distribués ou attribués sans aucune transparence et à des acteurs privés opaques entretenant des relations troublantes avec des dirigeants de l’EGSA-Alger, bref, cette entreprise publique est rongée depuis des années par la prévarication et ses hauts responsables profitent de son anonymat quasi-total pour la détourner régulièrement de sa vocation initiale : servir autant que faire se peut l’intérêt général.

 

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