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mercredi, avril 24, 2024

Le juge qui avait condamné à la prison Merzoug Touati épargne une bande de la mafia du foncier à Béjaia

A Béjaia, le juge Issaad Mabrouk défraie la chronique. Ce magistrat qui avait tenté de surfer sur la vague du Hirak pour plaire à ses compatriotes vient de se distinguer par un comportement des plus scandaleux en épargnant plusieurs acteurs de la mafia du foncier qui sévit terriblement au niveau de Béjaîa. 

Et pourtant, c’est ce même magistrat qui n’avait pas hésité une seconde à condamner le 24 mai 2018 le blogueur Merzoug Touati à dix ans de prison ferme pour « intelligence avec une puissance étrangère », suite à la diffusion sur Internet d’un entretien avec un diplomate israélien.

Le juge Issaad Mabrouk n’a guère fait preuve de la même sévérité lorsqu’il avait pris en main l’affaire impliquant un influent élu FLN de la wilaya de Béjaia, à savoir Lyes Ait Mokhtar. Ce dernier et six autres personnes ont été condamnés au mois d’octobre dernier à sept années de réclusion criminelle par la cour d’assises de  Béjaia pour “vol qualifié”, “incendie volontaire” et “destruction de biens d’autrui”. Les 7 mis en cause ont été également déchus de leurs droits civiques pour une durée de dix ans.

Le tribunal criminel de Béjaïa a eu à statuer, lors de son audience du 28 février dernier, sur cette scabreuse affaire qui a mis à nu la cupidité des 7 prévenus, se réclamant responsables de deux associations socioculturelles dénommées “Tazeboujt” et “Ath Amar Ouali”.

Il est à souligner que les faits remontent au 14 avril 2012, lorsqu’un groupe d’environ deux cents individus, à leur tête les 7 mis en cause, considérés comme des instigateurs, ont investi la ferme Djerba, sise au lieudit Tazeboujt, sur la RN24, près de la station balnéaire de Boulimat (Béjaïa), pour tout détruire sur leur passage. Munis d’armes blanches, les assaillants ont saccagé des étables, des baraques d’ouvriers et détruit du matériel agricole et autres engins s’y trouvant, avant de mettre le feu aux lieux, causant des dégâts importants, dont 3 000 bottes de foin, un tracteur agricole, un groupe électrogène. Selon les investigations de la justice, les 7 personnes mises en cause étaient animées par l’appât du gain facile et auraient recouru à ces actes de violence et de banditisme, afin de s’adonner au trafic du foncier d’autant plus qu’une bonne partie de ces terrains situés sur la côte ouest béjaouie a déjà fait l’objet de transactions douteuses.

 

A la surprise générale, alors que tout le monde attendait que la Cour de Bejaia confirme le premier   jugement du tribunal criminel de Béjaia, le Juge Issaad Mabrouk décide de libérer tous les accusés et épargne ainsi cette bande. Les victimes de ces 7 personnes ont décidé de faire appel au niveau de la Cour Suprême. Mais en attendant, la polémique ne cesse d’enfler à Béjaia et le juge indélicat a démontré une nouvelle fois que la justice algérienne est loin de pouvoir répondre aux aspirations démocratiques des Algériens. Pis encore, rien, absolument rien n’a changé au niveau de notre appareil judiciaire qui demeure noyé dans ses pratiques obscures et clientélistes.
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