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samedi, juin 3, 2023

Le cri de détresse des petits fonctionnaires broyés par les enquêtes sur les grosses affaires de corruption

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Les familles des fonctionnaires de Mobilis, de l’office national des œuvres universitaires (ONOU), et plusieurs autres cadres relevant des différentes directions, notamment dans le secteur du transport,  actuellement en détention préventive dans le cadre des enquêtes menées sur des affaires de malversations financières, tentent désespérément d’interpeller le président par intérim, Abdelkader Bensalah, et les membres du panel pour le dialogue dans l’espoir de sauver leurs proches de ce qu’ils qualifient comme une « véritable injustice ». 

En effet, parmi les accusés présumés incarcérés dans le cadre du dossier Tahkout et les oeuvres universitaires, nous ne retrouvons aucun directeur central, ni des secrétaires généraux des ministères, et encore moins les inspecteurs et les contrôleurs financiers. Aucun de ces hauts responsables qui ont le pouvoir d’influer sur la conclusion d’un marché public ne se trouve derrière les barreaux. 

En revanche, des petits fonctionnaires de l’ONOU sans aucun pouvoir décisionnel ont été placés sous mandat de dépôt à la prison d’El-Harrach. Comment est-ce possible pour un simple petit fonctionnaire administratif de manier les procédures des marchés à coup de milliards, alors que nos institutions publiques ne peuvent en aucun cas attribuer des marchés publics sans passer par les commissions de suivie des marchés installées au niveau de chaque ministère ainsi que par l’audit des inspecteurs généraux de ces mêmes départements ministériels. Tout ce processus est supervisé par des contrôleurs financiers. Ces derniers censés veiller sur les deniers publics n’ont soulevé aucune anomalie dans la gestion de tous ces petits cadres mis en cause dans le dossier Tahkout et les oeuvres universitaires.

Mieux encore, certains de ces petits fonctionnaires  n’ont même pas été convoqués ni par la brigade de la gendarmerie de Bab jdid ni même par le juge d’instruction pour confirmer s’il y a eu ou non des infractions administratives.

Le match était donc vendu d’avance ont dénoncé de nombreux avocats. Aucun salarié administratif ne doit en principe être mis en détention provisoire avant la date de son jugement. En attendant, dans d’autres affaires beaucoup plus scandaleuses, des personnalités politiques  ont écopé d’un simple contrôle judiciaire en leur permettant d’accentuer les mesures nécessaires pour trouver une sortie plus honorable, à l’image de plusieurs Walis dont Abdelkader Zoukh, certains ministres, des élus politiques et plusieurs autres oligarques épargnés jusque-là par les enquêtes sur la corruption comme Abdelmalek Sahraoui ou Mohamed Laid Benamor.

 

Fort est de constater enfin  que dans l’affaire MAHIEDDINE TAHKOUT, les directeurs régionaux de l’office national des œuvres universitaires et les fonctionnaires de Mobilis, notamment ceux de l’ETUSA, n’ont aucune prérogative en ce genre de transactions financières engageant des intérêts politiques dépassant leur simple condition de « misérable » petits fonctionnaires de l’Etat.  Certains de ces cadres incarcérés depuis plusieurs semaines ne possèdent aucun autre compte à l’exception de leur CCP,à la Poste. Leur soi-disante « influence » n’attire guère l’attention des oligarques contrairement à leurs supérieurs hiérarchiques qui sont toujours en fonction au sein de l’actuel gouvernement.

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