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jeudi, mars 28, 2024

Le cri de détresse de l’épouse du détenu Lazhar Zouaimia : « Mon mari est en danger. C’est terrible »

Fatima Benzerara, l’épouse du détenu politique Lazhar Zouaimia, a lancé un véritable cri de détresse dans les colonnes du quotidien La Presse,  un quotidien québécois fondé en 1884 à Montréal et considéré comme l’un des principaux journaux québécois, après Le Journal de Montréal. 

« Mon mari est en danger. C’est terrible », a confié ainsi cette épouse éplorée à la Presse pour raconter le malheur qui s’est abattu sur sa petite famille à cause de l’arbitraire du régime algérien. « Il a passé tout le séjour sans aucune histoire. Il s’est ressourcé auprès de sa famille », raconte la conjointe du détenu politique Lazhar Zouaimia, Fatima Benzerara. Le 19 février, quelques heures avant son vol de retour, elle tente de le joindre sans succès. Il était convenu qu’elle irait le chercher à son arrivée à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal.

« Je l’ai appelé des dizaines de fois et il ne répondait pas. Il n’a pas pris l’avion », dit encore dans les colonnes de la Presse la femme infortunée qui se faisait toutes sortes de scénarios. « Je pensais qu’il avait été victime d’un accident de la route ou qu’il avait été kidnappé ».

Dans les heures qui ont suivi, elle a reçu un appel de sa belle-famille qui réside en Algérie. Elle a appris que son conjoint avait été arrêté par des agents en civil à l’aéroport de Constantine, dans l’est du pays, et qu’il n’avait eu droit qu’à un appel local. « Il a appelé son frère. Il lui a dit qu’il avait été arrêté et qu’il ne savait pas pourquoi. Ils ont confisqué toutes ses affaires », raconte-t-elle toujours dans ce témoignage publié par le média québécois.

« Nous sommes des citoyens canadiens. Nous sommes installés ici depuis plus de 18 ans. On travaille tous les deux pour le gouvernement. On rentre tous les deux ou trois ans en Algérie pour voir notre famille. Je ne comprends pas pourquoi ça nous arrive à nous. Je ne comprends pas », confesse l’épouse de Lazhar Zouaimia qui est professeure de mathématiques au secondaire au Québec.

Mme Benzerara a lancé aussi un appel au gouvernement canadien pour qu’il intervienne rapidement afin que son mari rentre au plus vite chez lui. La Presse nous apprend à ce sujet que le ministère du gouvernement fédéral canadien chargé des relations diplomatiques et consulaires,  Affaires mondiales Canada, a confirmé être informé qu’un citoyen canadien était détenu en Algérie et dit demeurer en contact avec les autorités locales afin de recueillir d’autres renseignements.

L’épouse de Lazhar Zouaimia a révélé également qu’au début de la pandémie, leur fils Mehdi, alors âgé de 21 ans, est décédé. Lazhar Zouaïmia avait profité de son passage en Algérie pour inaugurer une fontaine qu’il avait fait construire dans sa ville natale pour honorer la mémoire de son enfant.

Mais il a été brusquement arrêté à l’aéroport Constantine dans l’est du pays le 16 février, alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour revenir chez lui à Montréal, après une escale à Alger. A la suite d’une garde-à-vue qui a duré pas moins de 48 heures, Lazhar Zouaimia a été ensuite déféré devant le parquet du tribunal de Constantine. Auditionné hier le 22 février par un juge d’instruction près le tribunal de Constantine, Lazhar Zouaimia se retrouve très rapidement placé en détention provisoire et renvoyé vers… la prison. Cette décision est tombée comme un couperet au grand dam de sa famille accablée par cette inédite injustice.

Militant actif en faveur du Hirak, ce mouvement populaire appelant depuis deux ans à la démocratisation du pays, Lazhar Zouaimia a participé à plusieurs des rassemblements hebdomadaires tenus à Montréal depuis 2020 par la diaspora algérienne en soutien à cette révolution pacifique.

 

 

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