A Genève, en Suisse, le 5 avril dernier, l’Algérie a passé le test de l’Examen Périodique Universel (EPU) des Nations-Unis. Il s’agit d’un mécanisme unique du Conseil des droits de l’homme (le Conseil) ayant pour but d’améliorer la situation des droits de l’homme dans chacun des 193 États membres des Nations Unies.
Ce processus fournit à chaque Etat l’opportunité de présenter les mesures qu’il a pris pour améliorer la situation des droits de l’homme sur son territoire et remplir ses obligations en la matière. Mécanisme central du Conseil des droits de l’homme, l’EPU est conçu officiellement pour assurer une égalité de traitement à chaque pays.
A cette occasion, le représentant permanent de l’Alliance Évangélique Mondiale, l’organisation mondiale d’églises chrétiennes évangéliques et protestantes basée à New York, est intervenu devant le Conseil des Droits de l’Homme pour parler de la situation des chrétiens évangélistes affiliés à l’église protestante d’Algérie (EPA). Ce représentant a demandé aux autorités algériennes, en présence du Directeur des droits de l’homme au Ministère des affaires étrangères, Soualem Lazhar, de considérer les chrétiens protestants comme une minorité dont les droits doivent être absolument garantis et protégés.
L’Alliance Évangélique Mondiale a réclamé aux autorités algériennes une série de mesures qui mettront fin à la discrimination dont sont victimes, à en croire cette organisation internationale, les chrétiens algériens. Parmi ces mesures, les évangélistes réclament l’autorisation du mariage des femmes algériennes avec les non-musulmans comme il a été appliqué depuis le 14 septembre 2017 en Tunisie. Les évangélistes ont revendiqué aussi la révision des lois sur l’héritage qui interdisent à un chrétien d’hériter des biens de sa famille musulmane.
Concernant les libertés religieuses, le représentant permanent de l’Alliance Évangéliste Mondiale a estimé qu’il est nécessaire d’en finir avec la répression dont sont victimes les minorités religieuses algériennes à cause de l’ordonnance 06-03 de 2006 qui régit les cultes autres musulmans.
Face à ces remarques et critiques, le représentant de l’Etat algérien a fait savoir que la liberté religieuse en Algérie est certainement encadrée « parce que l’Algérie d’aujourd’hui a été forgée par 14 siècles d’Islam », a répondu Lazhar Soualem selon lequel il n’y a pas de minorités religieuses au sens propre du terme en Algérie comme dans les autres pays arabes. « L’Islam est majoritaire en Algérie à 99 % », a-t-il argué en soulignant au passage que l’Etat algérien entretient avec son propre argent les églises et synagogues comme il autorise les chrétiens ou les juifs à célébrer leurs fêtes religieuses en leur concédant le droit à un repos légal.
« Les violations de la liberté religieuse n’existent que dans l’imaginaire de ceux qui l’ont dit », a assuré enfin le représentant de l’Etat algérien.