Inquiétant ! L’Etat algérien va activer la planche à billets dans des proportions très alarmantes. Les chiffres révélés par le ministère des Finances font froid dans le dos et suscitent de nombreuses interrogations.
Abderrahmane Raouya, le ministre des Finances, a reconnu que le volume du tirage de billets dans le cadre du mécanisme de financement non conventionnel, va atteindre le montant de « 570 milliards DA en 2017 et 1800 milliards DA en 2018 ». Il s’agit effectivement d’une somme colossale qui est l’équivalent de près de 18 milliards de dollars.
Une somme avec laquelle le gouvernement espère renflouer les caisses des institutions étatiques et des banques publiques confrontées à une très aiguë crise financière. Mais ce choix est très risqué d’un point de vue économique.
Cette politique de fuite en avant comporte à l’évidence des risques importants. Rien ne prouve d’abord que la stratégie de stimulation monétaire aura un réel impact sur l’économie. Si l’intervention de la Banque d’Algérie peut être justifiée en tant que prêteuse de dernier ressort au plus fort de la crise financière, la politique actuelle consistant à imprimer de très grandes quantités de billets de banque st beaucoup plus controversée.
Et pour cause, ce choix sera très pesant sur le pouvoir d’achat des Algériens à travers le renchérissement des produits de consommation importés. Le Dinar algérien va perdre encore de sa valeur en subissant une nouvelle dévaluation. Face aux devises, il ne se relèvera pas et les importations vont nécessiter des dépenses faramineuses. Un dinar faible et un appareil productif impuissant, des importations toujours élevées notamment des produits alimentaires, c’est un cocktail explosif qui aboutira à un pouvoir d’achat en chute libre.
C’est dire enfin que cette politique monétaire risque aussi de déboucher sur une bulle monétaire difficilement contrôlable