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jeudi, avril 18, 2024

L’Algérie s’implique de plus en plus au Mali et finance la construction d’un important hôpital à Kidal

L’Algérie a renforcé grandement son rôle de médiateur dans la crise malienne et s’apprête à multiplier les investissements qui aideront le Mali voisin, l’un des pays les plus pauvres de la planète, à offrir un meilleur cadre de vie aux population du nord du pays, la région qui fait l’objet de plusieurs tentatives de sédition encouragées par des mouvements séparatistes. 

Selon plusieurs sources concordantes, l’Algérie a débloqué des fonds conséquents pour financer d’importants investissements au Mali et le projet le plus important concerne notamment la construction prochaine d’un centre hospitalier à Kidal, ville stratégique du nord du Mali qui cristallise toutes les tensions politiques et communautaires dans cette région du Sahel.

Selon nos sources, cet investissement algérien entre dans le sillage du déploiement qui était prévu dans le cadre de l’Accord de paix d’Alger de 2015. Cet accord prévoyait de doter les régions du nord du pays ayant fait l’objet d’une insurrection armée en 2012 de plusieurs nouvelles infrastructures publiques qui manquaient cruellement aux populations déshéritées du nord du Mali.

Il était effectivement question de construction et d’équipement de nouveaux centres de
santé communautaire, de procéder au renforcement de l’accès des étudiants issus du Nord aux programmes de bourses d’études de coopération ainsi que le renforcement de la fourniture des soins aux populations en milieu nomade, par le déploiement d’équipes mobiles polyvalentes itinérantes pour l’offre des soins préventifs et curatifs ou la mise en œuvre de la stratégique avancée dans les aires de santé et la stratégie des soins essentiels dans la communauté ou encore La construction de nouvelles écoles conformément à la carte scolaire dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal.

Privés de ressources financières, l’Etat malien est incapable de relever tous ces défis et d’honorer tous ces engagements. L’Algérie a décidé ainsi de venir au secours des autorités maliennes en leur assurant un soutien financier conséquent qui permettra de concrétiser partiellement la réalisation des services publics consignés dans l’Accord d’Alger de 2015.

L’engagement de l’Algérie a fortement réjoui les autorités maliennes notamment les hauts responsables de la junte au pouvoir à Bamako. Il faut rappeler à ce sujet que le Mali, plongé dans des crises sécuritaire et politique profondes depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012 dans le Nord, a été le théâtre de deux coups d’Etat menés par le même groupe de colonels, en août 2020 et mai 2021. Le pays est désormais dirigé par une junte, qui s’est détournée de la France et de ses partenaires, et leur a préféré vers la Russie pour tenter de freiner la progression djihadiste qui a gagné le centre et le Burkina Faso et le Niger voisins.

Ces bouleversements majeurs au Mali ont relancé le rôle stratégique de l’Algérie qui s’impose de jour en jour comme étant l’un des interlocuteurs privilégiés et respectés des nouveaux décideurs maliens. Preuve en est, le Premier ministre malien par intérim, le Colonel Abdoulaye MAÏGA, a reçu hier lundi 10 octobre 2022, l’Ambassadeur envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel, Boudjemâa DELMI. Au cours de cette rencontre, ils ont abordé la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation qui enregistre des avancées, comme constaté par le diplomate algérien, précisent à ce sujet de nombreuses sources médiatiques maliennes.

« J’ai profité de l’occasion pour faire part à notre invité, nos appréciations, à tous, quant aux récentes déclarations du président Abdelmadjid Tebboune en ce qui concerne le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité de notre pays », a déclaré à ce sujet le premier-ministre malien M. MAIGA, tout en rappelant à cette occasion l’engagement et la détermination du gouvernement à respecter l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Le Colonel MAÏGA a remercié également les autorités algériennes pour les investissements qu’elles réalisent au Mali, notamment dans la construction prochaine d’un centre hospitalier à Kidal.

De son côté, le diplomate algérien, Boudjemâa DELMI, s’est dit optimiste quant à la mise en œuvre de l’accord pour la paix. « Ce, avance-t-il, pour deux raisons. D’abord il souligne la volonté du gouvernement malien d’avancer. Ensuite, il a salué la disponibilité des autres signataires de l’accord », rapportent encore à ce sujet des sources médiatiques maliennes.

L’enthousiasme soulevé à Bamako par la visite de Boudjemâa DELMI confirme que l’Algérie s’est relancé sur l’échiquier géopolitique du Sahel et redevient un acteur majeur et influent au Mali.

 

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