Encore un décalage qui en dit long sur l’ampleur de la mauvaise gouvernance. Hier mardi, l’Agence internationale de l’énergie (IEA) a rendu public un rapport approfondi où il est expliqué que l’énergie solaire est désormais moins chère que le gaz ou le charbon pour produire de l’électricité. Or, l’Algérie l’un des pays les plus ensoleillés au monde n’utilise jamais ce potentiel prometteur et gaspille tout son gaz, une énergie chère et qui lui ramène de précieuses devises lorsqu’elle est exportée à l’étranger. Un véritable gâchis qui témoigne de la mauvaise gouvernance profonde du pays.
En effet, en Algérie, la production d’électricité en Algérie provient majoritairement du gaz naturel à un taux de 99 %. Jusqu’à 2019, l’Algérie produit 20.000 mégawatts pour couvrir la demande croissante au niveau national et le pays possède 33 stations de production d’électricité dans le Sud algérien, majoritairement des stations travaillant avec du gaz naturel.L’Algérie disposait, avant l’année 2000, d’une capacité dérisoire de 6.000 mégawatts.
Cette prédominance du gaz naturel dans la production de l’électricité a toujours été jugée justifiée par les dirigeants algériens par fait que le pays est un producteur majeur du combustible. La seule priorité du pouvoir algérien a toujours été la volonté politique qui consiste à satisfaire, en premier, la demande domestique.
Or, à force dépendre uniquement du gaz naturel pour produire de l’électricité, l’Algérie a réduit ses capacités d’exportations à l’étranger pour gagner des devises perdant ainsi des marchés importants en Espagne et en Italie, ses principaux clients avec la France, prenant également l’énorme risque de se priver d’une véritable industrie car le gaz naturel est la matière première pour l’industrie pétrochimique qui tourne essentiellement autour de ce combustible très bénéfique dans la création d’une vraie valeur ajoutée dans l’économie.
Pour réduire cette dépendance vis-à-vis du gaz naturel, l’Algérie a misé sur la production de l’électricité grâce aux cycles combinés en utilisant des turbines à valeur qui peuvent permettra d’avoir 30% d’électricité sans consommer de gaz naturel. Mais, le solaire a été toujours négligé. Des annonces ont été faites, mais sur le terrain rien de concret.
Certes, le gouvernement algérien avait annoncé officiellement le 20 mai dernier le lancement d’un méga-projet de réalisation de centrales solaires photovoltaïques pour la production de l’énergie électrique. Dans le cadre de la transition énergétique, le secteur de l’énergie prévoit le lancement d’un méga projet, appelé TAFOUK1, pour la réalisation de centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 4000 MW sur la période 2020-2024. Or, ce projet, comme il a été démontré par les investigations d’Algérie Part, est entouré d’opacité et de manoeuvres illicites qui rendent sa concrétisation très coûteuse et peu efficace pour le secteur de l’énergie en Algérie.
Pendant ce temps-là, ailleurs dans le monde, le solaire progresse et fait des miracles. L’énergie solaire est 20 à 50% moins chère en moyenne (le coût varie selon les régions) que ce qu’avançaient les estimations de l’IEA dans son rapport publié l’année dernière. Dans la plupart des régions de la planète, produire 1 Megawatt / heure d’électricité grâce à l’énergie solaire revient désormais à moins de 20 dollars. «A ce niveau de prix, l’énergie solaire et l’une des sources d’énergie les moins chère ayant jamais existé», commente le rapport de l’IEA.
Celui-ci souligne en effet, chiffres à l’appui, que le gaz et le charbon coûtent désormais bien plus cher. Le coût de production des centrales solaires et panneaux photovoltaiques est en effet inférieur à celui de la construction de centrales à charbon ou à gaz. Une différence accentuée par les aides de l’Etat envers les énergies renouvelables.
L’IEA prévoit ainsi que les énergies fossiles que sont le charbon et le gaz seront peu à peu délaissées, prévoyant que les renouvelables (le solaire mais également l’énergie éolienne ou hydroélectique) représenteront pas moins de 80% du marché en 2030. Une bonne nouvelle pour la planète, puisque l’abandon des énergies fossiles, responsables de l’immense majorité des émissions de CO2 et donc du réchauffement climatique, constitue un enjeu existentiel pour l’humanité.
Cependant, une mauvaise nouvelle pour l’Algérie qui refuse de s’adapter aux tendances mondiales et continue de gaspiller son gaz naturel pour produire une électricité très chère ruinant ainsi les caisses du pays.
C’est toujours la double facture qui est encré dans les têtes de ces voyous dépensier , et le solaire ne leur apporte rien parce qu’il est trop visible.