L’Etat algérien a décidé de casser sa tirelire pour tenter de juguler la crise de la pénurie des médicaments qui martyrise les patients algériens depuis le début de la pandémie de la COVID-19 en 2020, une crise qui s’est aggravée depuis le deuxième semestre 2021 avec les restrictions imposées aux importations de plusieurs médicaments depuis l’étranger.
Pour remédier à tous dysfonctionnements ayant causé et provoqué une inédite pénurie de médicaments stratégiques dans les hôpitaux publics et les pharmacies privées, le gouvernement algérien a décidé de mettre à la disposition du ministère de la Santé un nouveau budget dépassant les 141,3 milliards de Da, soit l’équivalent de 1 milliard de dollars USD, pour financer de nombreuses opérations dans le but de rétablir l’ordre dans ce dossier délicat qui compromet dangereusement la santé des plus fragiles des patients algériens.
Selon nos investigations, pas moins de 75 milliards de Da, soit l’équivalent de 530 millions de dollars USD, ont été accordés depuis le début du deuxième semestre de l’année 2022 à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour l’assainissement des dettes des établissements publics de santé au titre de l’acquisition des médicaments. Il s’agit des dettes impayées des hôpitaux publics auprès de la PCH lorsque cette dernière a fourni les médicaments essentiels et incontournables pour le fonctionnement des divers services et unités de soins de ces hôpitaux.
Il faut savoir à ce sujet que l’Algérie dispose de 15 importants Centres hospitalo-universitaires (13.755 lits), 81 établissements hospitaliers spécialisés (13.124 lits), 206 établissements publics hospitaliers (40.506 lits) et 1 établissement hospitalier universitaire (770 lits). Le pays possède aussi 273 Etablissements publics de santé de proximité (EPSP), 1.706 Polycliniques, 6.207 salles de soins, 534 maternités de proximité intégrées à des polycliniques. C’est la PCH qui est chargée d’approvisionner ces établissements de santé publics en médicaments et produits pharmaceutiques. Or, cet approvisionnement a été fortement perturbé en 2020 et 2021 en raison de l’incapacité de la PCH d’acquérir les volumes adéquats de plusieurs traitements médicaux.
Justement, la PCH a été dotée depuis le mois d’août 2022 d’un nouveau budget dépassant les 53,9 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 380 millions de dollars USD, pour améliorer son fonctionnement et renforcer ses capacités d’importation des médicaments depuis l’étranger d’ici la fin de l’année 2022.
Par ailleurs, selon nos investigations, un autre budget de 12,2 milliards de Da, soit l’équivalent de 87 millions de dollars USD, a été accordé à l’institut Pasteur d’Algérie (IPA) pour financer les livraisons des vaccins, sérums et réactifs au profit des établissements publics de santé.
Avec ces nouveaux financements publics, les autorités algériennes espèrent ramener à l’équilibre le marché national des médicaments où la forte demande des patients algériens est demeurée dangereusement insatisfaite depuis 2020/2021.