« Le départ d’un régime ne peut se faire du jour au lendemain ». C’est avec ces termes que Lakhdar Brahimi, le diplomate algérien chevronné, a tenté d’expliquer lors d’une entretien accordé à la télévision algérienne aux Algériens qu’il faut de la patience pour pouvoir instaurer le changement dans notre pays.
Lakhdar Brahimi avait cité le cas de « l’Irak où l’Armée et toutes les institutions de l’Etat avaient été dissoutes (…) entraînant « l’effondrement des institutions et un vide effarant en matière de gestion des affaires de la société dans ses moindres besoins », a-t-il prévenu.
Il a recommandé, dans ce sens « la pondération » dans la mise en place d’une nouvelle Constitution et l’organisation de l’élection présidentielle afin de ne pas rééditer l’expérience égyptienne, appelant à s’inspirer de l’expérience de la Tunisie où les consultations ont duré deux années avant d’asseoir une nouvelle Constitution, « toujours en vigueur ».
Evoquant enfin sa rencontre avec le président de la République, lundi dernier, Lakhdar Brahimi a déclaré que le chef de l’Etat l’a informé du contenu de son message à la nation à travers lequel il s’était engagé à ne pas briguer un nouveau mandat, a engager des réformes profondes, affirmant que « le Président est certes malade mais pas dans un état grave ». « J’ai rencontré le président et nous nous sommes longuement entretenus, sa voix est très basse et ne peut porter un discours, mais ses fonctions cérébrales sont intactes », assure-t-il en dernier lieu.