La Tribune de Genève est l’un des plus importants et vieux médias suisses. Et l’affaire de la cocaïne du Port d’Oran a particulièrement intrigué ce média très populaire dans les régions francophones en Suisse.
Une affaire qui s’est transformé en un scandale d’Etat ravivant « les guerres de clans à neuf mois de la prochaine élection présidentielle en Algérie », analyse à ce sujet la Tribune de Genève dans un article paru ce mercredi 11 juillet. Hasni Abidi, qui dirige le CERMAM à Genève (Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen) a confirmé cette lecture dans les colonnes de la Tribune de Genève.
A en croire cet expert, le limogeage de l’ancien patron de la DGSN, Abdelghani Hamel, est à mettre sur le compte de «la guerre de succession qui se joue en coulisse dans une ambiance de fin de règne». Abdelghani Hamel était considéré comme un possible successeur d’Abdelaziz Bouteflika. «Le chef de la police était devenu un personnage encombrant», analyse encore Hasni Abidi.
La Tribune de Genève a également interrogé Mohamed Khadir, un journaliste algérien indépendant correspondant auprès de l’ONU à Genève. Ce dernier a confirmé également cette affaire de « Kamel le Boucher » sent le règlement de comptes «non pas entre clans mais au sein du même clan», celui resté fidèle à Abdelaziz Bouteflika. Mohamed Khadir a défendu, en revanche, Abdelghani Hamel qui a déchu de façon spectaculaire.
« Il ne méritait pas d’être traité de cette manière. C’est un homme qui a eu un parcours exemplaire. L’entrée de l’Algérie au sein d’Africapol, c’est lui. Les formations dédiées au respect des droits de l’homme dans les écoles de police, c’est encore lui », affirme enfin le journaliste.