Jeudi dernier, le procès d’Abdou Semmar et de Merouane Boudiab, les deux journalistes et responsables d’Algérie Part, a révélé à toute l’Algérie le sursaut d’honneur de la justice algérienne. En dépit des pressions politiques, les juges ont fait leur travail en respectant scrupuleusement les lois de notre pays. Malgré le forcing de la machine répressive de certains dirigeants, les juges ont libéré nos deux journalistes après 17 jours de geôles.
La joie fut donc immense et cette libération a donné naissance à un énorme espoir. Celui de voir la noblesse de la justice s’imposer dans notre pays pour préserver les droits élémentaires des Algériens. Deux jours plus tard, soit dimanche dernier, la justice libère le pauvre journaliste-fixeur Saïd Chittour accablé par la maladie et un lourd dossier politique qui a été monté contre lui. Ce fut aussi une importante avancée. Certes, d’autres journalistes ou activistes sont encore maintenus en détention à l’image d’Adlène Mellah ou Marzoug Touati.
Mais la mobilisation citoyenne autour de ces journalistes ou militants ne laissera pas encore longtemps la justice indifférente. Les avocats, une corporation longtemps ignorée et rejetée, a regagné également ses lettres de noblesse. Dans le procès d’Abdou Semmar et Merouane Boudiab, les avocats engagés et bénévoles ont joué un rôle déterminant et incontournable pour arracher la remise en liberté d’Abdou Semmar et de Merouane Boudiab. Tranchants, persuasifs, orateurs et habiles dans leurs argumentaires, les avocats ont dénoué une situation très complexe qui engage l’avenir de la liberté d’expression en Algérie. Une situation marquée par les dérapages et des dérives dangereuses de certains appareils sécuritaires.
Des juges courageux, des avocats engagés et patriotes, il faut bel et bien saluer ces avancées et capitaliser sur cet espoir qui peut permettre à l’Algérie de sortir de son actuelle bourbier politique. Force est enfin de constater que le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a également été à la hauteur de sa noble mission en refusant l’exercice du diktat politique contre les journalistes détenus à la prison d’El-Harrach. C’est cette Algérie qu’il faut encourager, soutenir et défendre. Il y va des libertés des Algériens et de l’avenir de notre pays.