La direction générale de Sonatrach annonce et confirme publiquement le 18 mai ce que nous avions révélé et expliqué minutieusement dans notre enquête sur les pratiques de corruption entourant le futur projet pétrochimique d’Arzew en janvier 2022. Comme nous l’avions annoncé et révélé le 19 janvier 2022, la Sonatrach a fini par attribuer un contrat d’un montant de 1,5 milliard de dollars au consortium composé de Petrofac – HQC pour la réalisation au niveau de la zone industrielle d’Arzew à Oran d’un complexe pétrochimique de production de 550.000 tonnes/an de polypropylène, a précisé le groupe Sonatrach.
La durée de réalisation de cette usine est fixée à 42 mois. C’est exactement ce que nous avions révélé dans notre enquête du 19 janvier 2022 en expliquant que le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et son clan soutenu par des dirigeants influents au sein de la Présidence de la République a imaginé une alliance entre « le groupe PETROFAC, une société britannique d’ingénierie, de technologies et de la réalisation de projets dans les domaines du pétrole, du gaz et de la pétrochimie, avec l’entreprise chinoise China Huanqiu Contracting & Engineering Corporation (HQC) » pour remporter l’important marché de réalisation d’un méga-complexe pétrochimique à Arzew.
Il s’agit en vérité d’un montage maffieux imaginé par le PDG de Sonatrach lequel avait officié d’intermédiaire pour mettre en contact Petrofac avec la compagnie chinoise Huanqiu Contracting & Engineering Corporation (HQC) afin de créer une joint-venture dans le but de candidater ensemble à la réalisation du futur complexe pétrochimique d’Arzew. HQC est une société totalement méconnue en Algérie. Elle est, en réalité, la filiale d’une autre troublante compagnie chinoise. Il s’agit de la China National Petroleum Corporation (CNPC). Cette entreprise chinoise n’aura aucun travail à réaliser dans le futur complexe pétrochimique d’Arzew car tout le savoir-faire et l’expertise industrielle pou technologique nécessaires pour la réalisation de ce projet sont détenus uniquement par Petrofac.
Or, cette compagnie britannique traîne un passé très sulfureux en raison son implication dans plusieurs retentissants scandales internationaux de corruption. Il faut savoir que Petrofac est blacklistée dans plusieurs pays comme l’Arabie Saoudite et l’Irak et ce depuis 2019/2020 à cause de son implication dans de gros scandales de corruption. En octobre 2021, le groupe d’ingénierie pétrolière britannique Petrofac a été condamné par la justice britannique à payer 77 millions de livres pour corruption sur des contrats au Moyen-Orient portant sur plus de 3,5 milliards de dollars. Et comme PETROFAC est soigneusement surveillé par la Justice britannique et risque de nouvelles condamnations pour corruption, la mafia algérienne aux commandes de Sonatrach s’est chargée de lui trouver un « associé » chinois qui versera lui-même les pots-de-vin promis aux dirigeants du régime algérien. Et c’est à cause de ce montage immoral que le montant de l’investissement final pour la réalisation de l’usine pétrochimique d’Arzew a atteint la somme faramineuse de 1,5 milliard de dollars USD alors que Petrofac aurait pu réaliser toutes les futures installations industrielles avec seulement 1 milliard de dollars USD. Les 500 millions de dollars USD supplémentaires représenteront essentiellement les enveloppes que l’associé chinois de Petrofac va partager avec la mafia algérienne qui pille la Sonatrach et le secteur des hydrocarbures de notre pays. Suivez encore toutes nos révélations sur ce dossier dans cette émission vidéo animée par notre directeur de publication, Abdou Semmar.