Refusant d’assumer la moindre responsabilité vis-à-vis de la situation actuelle chaotique dans laquelle se retrouve l’Algérie, les dirigeants algériens pointent à longueur de journée du doigt les conséquences de la pandémie de la COVID-19. Ce discours est mensonger et totalement faux parce que l’Algérie patauge dans une inquiétante crise économique et financière depuis début 2019. Et les chiffres démontrent amplement cette réalité amère que veulent passer sous silence les hauts responsables du régime algérien.
L’Office National des Statistiques (ONS), un organisme officiel relevant du ministère des Finances de l’Etat algérien, a publié récemment le bilan des activités industrielles de plusieurs secteurs depuis 2010 jusqu’à 2019. L’évolution des statistiques prouvent clairement que l’Algérie vit un début d’effondrement économique depuis le début de 2019 date à laquelle le 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika a été lancé malencontreusement provoquant l’explosion du Hirak du 22 février 2019 avec toute la suite des évènements malheureux qui ont déstabilisé l’Algérie jusqu’à l’élection impopulaire d’Abdelmadjid Tebboune le 12 décembre 2019.
Les données recueillies et confirmées officiellement par l’ONS indiquent ainsi que dans le secteur stratégique des Hydrocarbures pourvoyeur de plus de 43 % des recettes budgétaires de l’Etat algérien, en 2019, la production a connu une baisse importante (-3,6%) par rapport à 2018. Ce secteur a enregistré une variation négative de -1,5% inscrite au premier trimestre de l’année 2019, le deuxième et le troisième ont connu des hausses respectives de 1,6% et 3,3%. Néanmoins, un retour à la réduction a caractérisé le dernier trimestre (- 4,5%) ce qui a contraint le secteur des hydrocarbures de terminer l’année 2019 avec des résultats très négatifs.
La production du pétrole brut et gaz naturel a enregistré en 2019 une variation négative de -2,0%, proche de celle observée en 2018 (-2,2%). La baisse est tangible au niveau des quatre trimestres de l’année avec des taux respectifs de -1,0%, -1,7%, -1,3% et -4,0%, nous apprend ainsi le bulletin de l’ONS.
Le raffinage de pétrole brut a enregistré, également, une baisse de 3,6% en 2019. Malgré
des hausses, relativement remarquables, inscrites au deuxième et au troisième trimestre
avec des taux respectifs de +8,5% et +7,0%, la diminution de la production observée au
premier et au quatrième trimestre, respectivement -16,3% et -11,2%, a largement influé sur la tendance générale. Ainsi, contrairement à ce que disaient les hauts responsables de Sonatrach comme son actuel PDG, la crise dans le secteur des hydrocarbures n’a pas été provoqué par la pandémie puisqu’elle avait bel et bien commencé depuis 2019. La pandémie de la COVID-19 a seulement aggravé les déséquilibres qui ont vu le jour dés 2019.
Ce constat amer on peut le dresser aussi dans plusieurs autres secteurs à la lumière des données établies par le dernier bulletin de l’ONS. Dans le secteur des Mines et Carrières, l’Algérie a subi en 2019 une baisse en enregistrant une variation de -3,7% en
2019, de moindre ampleur que celle observée l’année écoulée (-4,7%). La baisse concerne les trois derniers trimestres de l’année avec des taux respectifs de -7,9%, -4,7% et -9,8%.
Concernant le secteur des Matériaux de Construction, l’Algérie a enregistré des baisses pour la deuxième année consécutive après celle de 2018. Cependant, la baisse relevée en 2019, soit -11,4% est beaucoup plus importante que celle observée l’année écoulée (-1,6%), nous apprend à ce propos l’ONS. Cette tendance est observable au niveau des quatre trimestres, notamment au troisième et au quatrième, respectivement, -14,2% et -17,6%.
Les Industries Chimiques ont subi également de plein fouet les effets de l’instabilité en Algérie. Leur production a diminué de 4,3% en 2019. Des baisses de 13,0% et 18,2% ont caractérisé, respectivement, le troisième et le quatrième trimestre de l’année 2019.
Les mêmes mauvaises performances ont enregistrées dans le secteur des Industries Textiles avec une baisse de -0,9% en 2019 qui vient confirmer la chute de la production inscrite en 2018 qui était de -6,4%. A l’exception du deuxième trimestre qui se démarque par une croissance de 13,8%, les trois autres affichent des variations négatives, notamment les deux derniers avec respectivement des baisses de -6,6% et -7,2%.
Toutes ces données, et bien d’autres encore impossibles à citer et résumer dans une seule publication, confirment enfin que l’Algérie est ébranlée et déséquilibrée depuis le début de 2019. La pandémie de la COVID-19 n’est qu’un facteur aggravant qui a dévoilé toute l’ampleur de la mauvaise gouvernance et conséquences funestes sur le plan économique des problèmes politiques du pays. Les dirigeants algériens sont trop hypocrites pour reconnaître cette ultime vérité.
On veut cacher le soleil avec un tamis mais bientôt ils se brûleront.