Ce 22 juillet, un évènement de l’actualité africaine a démontré toute l’évolution qui est en train de se produire sur le continent africain. Eng. Elizabeth Rogo, fondatrice et PDG de TSAVO Oilfield Services, une société de conseils en énergies ( secteur pétrole et gaz ) basée au Kenya, et présidente pour l’Afrique de l’Est à la Chambre africaine de l’énergie a été nommée directrice non exécutive au Conseil d’administration de Kenya Power and Lighting Plc, la société publique du Kenya.
Cette nomination a prouvé qu’au Kenya, les sociétés étatiques sont en train de réussir une véritable mutation grâce à une véritable stratégie de planification pensée depuis de longues années. En effet, Kenya Power fait des progrès constants dans la fourniture d’électricité sûre et fiable aux ménages et aux industries kényans depuis plusieurs années. La société est un pilier clé de la Vision 2030 du pays, qui vise à transformer le Kenya en une nation nouvellement industrialisée à revenu intermédiaire. En gérant la majeure partie du transport et de la distribution d’énergie au Kenya, Kenya Power est le combattant le plus crucial contre la pauvreté énergétique dans le pays.
Oui, le Kenya a établi un plan appelé « Vision 2030 » qui a été lancé depuis 2008 avec pour objectif de faire du Kenya un pays à revenu intermédiaire élevé. Il repose sur trois piliers principaux – économique, politique et social –, qui doivent être réalisés en investissant dans de multiples facteurs. Le plan est divisé en plans quinquennaux à moyen terme. Le plan général a été réduit à quatre domaines d’action : l’industrie manufacturière, le logement abordable, les soins de santé universels et la sécurité alimentaire.
Grâce à ce plan, le Kenya, un plan de 52 millions d’habitants, a bénéficié d’une accélération marquée de sa croissance économique au cours de la dernière décennie (5,9 % en moyenne depuis 2010). Une croissance économique digne des pays émergents. Mais le Kenya ne veut pas s’arrêter là et veut s’industrialiser. Le secteur industriel représente 18 % de son PIB en 2016. L’économie kenyane a affronté une série de crises politiques et économiques qui ont fait craindre la résurgence des facteurs d’affaiblissement de son dynamisme. Malgré cette menace, le pays a surmonté ces turbulences et poursuit son programme de développement basé sur une planification datant de 2008. C’est ce qui lui permet de réformer encore sa gouvernance publique, notamment par l’éradication de la corruption, afin de renforcer son attractivité auprès des investisseurs étrangers.
A titre de comparaison, en Algérie, avant les années 1990, l’industrie représentait environ 15% du PIB et 18% des emplois, elle ne contribue, aujourd’hui, qu’à hauteur de 5% de la valeur ajoutée globale produite. En clair, le Kenya s’industrialise beaucoup plus efficacement et rapidement que l’Algérie. Et pour cause, notre pays n’a aucune vision pour son avenir. Il navigue à vue et change de lois ou de décisions selon les humeurs des dirigeants en place au plus haut sommet du pouvoir algérien. Aucun de ces dirigeants ne sait ce qu’il veut faire de l’Algérie d’ici 2030. Faute de boussole et d’un véritable plan de développement, l’Algérie est resté dans l’à peu près, le court-terme. C’est pour cette raison qu’elle n’a jamais pu émerger réellement pour se développer économiquement. Il est temps de tirer les leçons des erreurs du passé et de produire une « vision » pour l’Algérie de 2030.