Du jamais vu ! Pour « mater » la protestation et la révolte des magistrats en grève depuis dimanche passé, les autorités judiciaires viennent de lancer un procédé qui ne manquera pas de susciter une énorme polémique. En effet, ce jeudi, lorsque le procureur principal du tribunal de Sidi M’hamed, Fayçal Bendaas, a refusé de quitter son bureau pour le céder à son successeur désigné par le ministère de la Justice, le procureur Chaker Mohamed, muté depuis le tribunal de Sétif vers le tribunal d’Abane Ramdane à Sidi M’hamed, Sid Ahmed Merrad, le Procureur général près la Cour d’Alger, a mobilisé les forces de l’ordre pour ordonner le changement des serrures des bureaux du tribunal de Sidi M’hamed afin de contraindre les juges contestataires et grévistes d’accepter les nouvelles nominations décidées par le ministère de la justice.
Des serrures changées et des bureaux vidés pour chasser les magistrats grévistes qui refusent d’appliquer les nouvelles mesures concernant les nominations et affectations opérées au sein de l’appareil judiciaire. Cette mesure radicale et inédite a soulevé une vague d’indignation au sein des magistrats algériens. Elle marque une radicalisation inquiétante de l’attitude des autorités algériennes qui, visiblement, veulent étouffer à tout prix et avec tous les moyens le mouvement de colère des juges et magistrats en grève.
C’est la première fois que des forces de l’ordre ont été utilisées pour agir contre des… magistrats et dans l’enceinte même d’un tribunal. Où va l’Algérie ?