Tayeb Louh, l’ex-ministre de la Justice, l’un des piliers du régime corrompu durant ces 20 dernières années, a été enfin rattrapé par les enquêtes diligentées sur la corruption par les services de sécurité et l’appareil judiciaire. Dans un communiqué rendu public ce mardi, le tribunal de Sidi M’hamed relevant de la Cour d’Alger a révélé que Tayeb Louh a été soumis officiellement à une interdiction de quitter le territoire national (ISTN). C’est une première car jusque-là, Tayeb Louh a bénéficié d’une étrange impunité et d’une protection qui avait soulevé de nombreuses interrogations.
Et pourtant, l’ex-ministre de la Justice avait été une pièce incontournable dans ce puzzle géant de la corruption et de la dilapidation des deniers publics en Algérie. C’est lui qui dissimulait les gros dossiers au niveau de son cabinet au ministère de la justice. C’est lui qui étouffait les plaintes contre les oligarques et puissants hauts responsables du clan présidentiel des Bouteflika. C’est même lui qui déployait la machine judiciaire pour écraser les opposants ou les journalistes ou encore les juges qui avaient tenté de stopper le fléau de la corruption dans notre pays. La mise en vigueur de cette ISTN confirme enfin l’implication de Tayeb Louh dans des scandales de corruption qui font l’objet d’enquêtes menées en ce moment par la justice. Le procès de Tayeb Louh livrera de nouvelles révélations car cet ex-ministre détient de nombreuses vérités gênantes sur le fonctionnement du régime algérien.