Incapable de payer les salaires de ses employés et de faire face aux charges qu’exigent la gestion d’un journal, la directrice du journal arabophone El-Fadjr, Hadda Hazem, a décidé de faire recours à la solution extrême : elle organise, dès lundi, une grève de la faim pour protester contre « la hogra » dont elle serait victime.
Dans ses déclarations publiques, la seule femme à assumer la fonction de directeur de publication d’un journal privé algérien, rappelle que le recours à cette solution extrême est dicté par le fait que l’Agence nationale d’édition et de publicité a cessé de lui donner de la publicité depuis que, en juillet dernier, a fait des déclarations sur la chaîne France24. Des déclarations qui n’auraient pas plu aux autorités. Ces dernières auraient décidé de punir la journaliste.
Ce n’est pourtant pas la première fois que le journal El-Fadjr subit des « pressions » du pouvoir suite à des prises de position de sa directrice de publication. En 2004, Hadda Hazem avait décidé de soutenir Ali Benflis pour l’élection présidentielle qui l’opposait notamment à Abdelaziz Bouteflika. Quelques semaines après, le journal arabophone est privé de la publicité publique. Mais à l’époque, la publication a pu résister grâce notamment aux annonces de certaines entreprises privées. Ce n’est plus le cas cette fois-ci.
En 2014, la directrice du journal El-Fadjr avait également dénoncé les pressions exercées contre elle par les autorités suite à des écrits qui remontent à la présidentielle de cette année-là.
Depuis la crise économique de 2014, la presse algérienne subit de plein fouet les retombées de la crise économique que vit le pays. Beaucoup de journaux ont disparu suite à l’assèchement des ressources publicitaires publiques, seule source de revenus pour la majeure partie des médias. El-Fadjr fait-il exception ?