Un mensonge de plus. Dieu merci, la vérité a fini par éclater. A Rouen, l’assassin de l’universitaire et chercheur guinéen Mamoudou Barry n’a aucune relation directe ou indirecte avec l’Algérie ou « les supporters algériens ».
La victime, Mamoudou Barry, a été agressée vendredi soir à Canteleu, dans la banlieue de Rouen, devant un arrêt de bus. L’homme de 31 ans est mort des suites de ses blessures. Selon ses proches, il s’agit d’une agression « raciste ». Il a été traité de « sale noir », a affirmé l’un de ses amis, Kalil Keita, à France Bleu Normandie, juste avant la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). L’agresseur « les a traités de ‘sales noirs’. Il leur a dit : ‘On va vous niquer ce soir’. Il faisait allusion au match Sénégal-Algérie », a-t-il indiqué, expliquant que son ami serait descendu de sa voiture pour lui demander des explications.
Toutefois, d’après les informations de France Bleu, le suspect, né en France, n’a rien à voir avec l’Algérie : sa famille est originaire de Turquie. « Il s’agit d’un crime raciste, sans aucun doute, mais rien ne permet d’établir que c’est en lien avec la finale de la CAN », a précisé l’avocat de la famille, Me Jonas Haddad, à l’AFP.
Le suspect a été arrêté à Sotteville-lès-Rouen vers 9h20, précise France Bleu. Âgé de 29 ans, il est connu pour des faits de violence, notamment sur sa conjointe. Il a aussi des antécédents psychiatriques. Au moment des faits, il était placé sous curatelle. Il est Français d’origine turque.
Malheureusement, sans procéder au moindre travail de vérification, plusieurs médias français et panafricains avaient rapporté que le chercheur guinéen avait été mortellement frappé et agressé par « un supporter algérien ». Cette fausse information s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux provoquant une violente polémique. Au final, il ne s’agit que d’une Fake News relevant de la propagande de stigmatisation des supporters algériens en France. Ces derniers sont accusés depuis le sacre de l’Algérie et des célébrations populaires dans les villes françaises de tous les « crimes commis dans les rues ».
Soulignons enfin que Mamoudou Barry était enseignant-chercheur à l’université de Rouen. Ce Guinéen avait soutenu une thèse de droit sur les « politiques fiscales et douanières en matière d’investissements étrangers en Afrique francophone »le 27 juin dernier à Rouen. Agé de 31 ans, il était marié et père d’une fille de deux ans. « Débordant de projets, Mamoudou Barry forçait, par son travail, l’admiration de ses collègues et de ses étudiants », a réagi Joël Alexandre, président de l’université de Rouen.