Enfin une mesure de bon sens ! Les autorités algériennes ont décidé officiellement mettre fin aux avantages fiscaux offerts pour l’importation des kits nécessaires au montage des smartphones en Algérie. Cette activité est, désormais, soumise au droit ordinaire et ne bénéficiera plus du dispositif d’importation des collections SKD/CKD, a indiqué samedi le ministère de l’Industrie et des Mines. Cela signifiera que l’opérateur souhaitant produire des Smartphones en Algérie « paiera les taxes d’importation des composants sans bénéficier d’avantages comme c’est le cas des montages industriels ».
Franchise de TVA sur les biens et services non exclus, exonération des droits de douanes sur les équipements importés, exonération du droit de mutation sur les acquisitions immobilières, exonération, pendant trois ans, de l’Impôt sur les Bénéfices des Sociétés (IBS), et d’autres avantages encore, l’industrie du montage des smartphones algériens étaient choyée et bénéficiait des largesses fiscales du gouvernement algérien qui permettaient aux opérateurs privés d’amasser de véritables fortunes dans ce secteur d’activité.
Un secteur qui ne permettait nullement de contribuer à l’industrialisation du pays au regard de la dimension primaire de l’intégration technologique dans les usines de montage des smartphones en Algérie. Le ministère de l’Industrie s’est donc réveillé enfin en découvrant la triste réalité : les importations de kits et produits finis électroménagers et électroniques ont atteint 1,2 milliard de dollars et ceux de la téléphonie mobile 1 milliard de dollars. Une énorme facture en devises et des pertes de recettes fiscales pour le Trésor Public en Algérie. Depuis l’été dernier, le gouvernement algérien réfléchissait sur la nécessité de mettre de l’ordre dans la filière et réduire cette facture d’importations. Cette filière est saturée en Algérie avec 70 producteurs et 20 000 emplois.
Ce samedi, le ministère de l’Industrie a fait un aveu amer dans une déclaration de l’un de ses hauts responsables à l’APS : « Il faut savoir que cette activité (montage local de Smartphones) n’encourage pas l’intégration nationale, alors que la facture d’importation de ses composants est très importante », a précisé la même source, ajoutant que « même les pays développés ne font plus de montage, ou très peu, de téléphonie mobile sur leur sol ».
La même source a expliqué enfin que la décision des pouvoirs publics de placer le montage de la téléphonie mobile dans le droit commun et l’exclure du dispositif SKD/CKD, est le fruit de « deux années d’observation de l’activité en question et le constat qu’il s’agit dans la majorité des cas d’importation de produits finis déguisés ».