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vendredi, avril 19, 2024

Face aux déficiences de l’Etat, les Algériens sortent de l’argent de leurs poches pour équiper les hôpitaux

Face à l’effondrement du secteur hospitalier en Algérie totalement saturé et dépassé par l’ampleur de la pandémie du COVID-19, les algériens multiplient les campagnes de dons et organisent une chaîne de solidarité nationale afin d’acheter eux-mêmes les équipements médicaux vitaux pour sauver la vie des patients atteints de COVID-19. Les algériens ont bel et bien compris qu’ils ne peuvent plus compter sur leur Etat, totalement défaillant face à la menace sanitaire. 

A hôpital d’el Eulma (Sétif), c’est un bienfaiteur privé qui a financé l’acquisition d’une cuve d’oxygène médical. La facture, d’un montant d’un milliard et 250 millions de centimes a été réglée dans sa totalité par ce bienfaiteur qui ne veut pas dévoiler son identité, a expliqué ce jeudi l’APC d’El-Eulma. Cette initiative prouve aisément que les hôpitaux algériens sont secourus en ce moment par les dons privés alors que les services de l’Etat et du ministère de la Santé sont incapables de remédier aux problèmes les plus urgents comme la pénurie chronique de l’oxygène médical.

Il y a de cela deux semaines, à Biskra, un groupe d’entrepreneurs et de commerçants de la ville ont collecté 600 millions de centimes pour acheter des bouteilles d’oxygène médical et des… cercueils qui manquaient cruellement dans la morgue de l’hôpital principal de cette ville du sud.

A Ouled Djellal, à environ 100 km au sud-ouest de la ville de Biskra, la population a lancé tout bonnement un téléthon sur les réseaux sociaux pour collecter des fonds et équiper l’hôpital de cette ville ravagée par la pandémie. A l’étranger, les citoyens originaires d’Ouled Djellal ont collecté rapidement plus de 6300 euros afin d’acheter des produits pharmaceutiques élémentaires, mais qui étaient en rupture de stock à l’hôpital d’Ouled Djellal.

En France, une initiative de solidarité a été lancée récemment. Il s’agit de SOS BISKRA/ COVID-19, une cagnotte qui a été lancée sur la plateforme COTIZUP. 
« Suite aux derniers évènements liés au Coronavirus intervenus dans la ville. Nous avons besoin de votre aide pour médiatiser au maximum cette initiative, et nous permettre de récolter le plus de fonds possibles », explique-t-on sur la page dédiée à cette cagnotte au niveau de la plateforme COTIZUP. A l’origine de cette initiative, nous retrouvons Widad BOUHANIA, franco-algérienne âgée de 28 ans et originaire de Biskra. Ancienne étudiante de Sciences Po Paris, et titulaire d’un master en Sciences et Génie de l’Environnement, elle est actuellement responsable d’une agence de communication Agence Arsalane, et impliquée dans le tissu associatif en France.  Widad a notamment  fait partie de l’association RENOVO, une association qui coache les jeunes issus de quartiers défavorisés en France pour leur permettre l’accès aux Grandes Ecoles, et aux parcours universitaire d’excellence.
Les cagnottes, les appels aux dons et la chaîne de solidarité pour acheter des équipements, des médicaments, des appareils de réanimation au profit des hôpitaux publics totalement dévastés par la pandémie du COVID-19, se multiplient partout à travers le pays depuis la fin du mois de juin. Ces appels ont interpellé des personnalités célèbres comme la star française, d’origine algérienne, du football mondial, Zineddine Zidane. Le 11 juillet dernier, la fondation Zineddine Zidane a fait un don d’équipements médicaux à l’hôpital de Sétif qui connait une flambée du nombre de contaminations par le coronavirus. La fondation du célèbre footballeur Zineddine Zidane a fait don de deux lits de réanimation pour les soins intensifs et de pousse-seringues dédiés au service de réanimation hospitalier.

 

Au mois d’avril passé, la fondation de Zineddine Zidane a fait plusieurs dons notamment à des hôpitaux de Béjaïa et de Tizi-Ouzou. Les Algériens de l’étranger, comme ceux qui vivent encore au pays, ont tous compris qu’il ne faut plus compter uniquement sur l’Etat pour sauver des vies menacées par le COVID-19. Une réaction qui honore l’âme du peuple algérien réputé pour sa générosité. Une réaction qui prouve, surtout, que ce peuple ne veut plus dépendre d’un système vieillissant et totalement inefficace.

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