Le Qatar a décidé d’exempter les ressortissants de 80 pays du visa d’entrée sur son sol, selon une annonce faite lors d’une conférence de presse à Doha par des responsables du ministère du Tourisme en présence de Akbar al-Baker, le président de Qatar Airways. C’est une mesure phare qui est censée rompre l’isolement diplomatique dont souffre cruellement le petit émirat depuis la mise en oeuvre du blocus qui lui a été imposé par l’Arabie Saoudite et ses alliés.
Cependant, sur les 80 passeports sans visa pour le Qatar, un seul pays africain est sur la liste. Et ce n’est pas l’Algérie ! Et pourtant, notre pays a été le premier pays du Monde Arabe à dire non au diktat saoudien. La diplomatie algérienne a été le chef de file des négociations pour convaincre les ennemis du Qatar de cesser leurs hostilités.
Plusieurs délégations qataries ont visité Alger depuis le début de la crise du Golfe. Le ministre qatari des Affaires étrangères, Soltan bin Saad Al-Muraikhi, a salué lui-même le 15 juin dernier la position « honorable » de l’Algérie. « La position de l’Algérie est honorable. C’est le premier pays à avoir rendu public un communiqué pour appeler au dialogue », a reconnu encore ce haut responsable qatari.
Force est donc de constater que le petit émirat du Golfe fait preuve d’une énorme ingratitude à l’égard des Algériens. Cette exclusion des exemptions de visas sonne comme une insulte au moment où l’Algérie a offert un véritable « bouclier diplomatique » au Qatar dans le Monde Arabe.
Pour confectionner cette liste des 80 pays bénéficiant de ces nouveaux avantages, le Qatar s’est basé sur deux critères. Le premier critères est d’ordre sécuritaire et voudrait que le ressortissant du pays ne présente aucun danger pour la sécurité du Qatar. Le second d’ordre critère d’ordre économico-financier, se base sur le pouvoir d’achat du bénéficiaire.
Les Algériens sont-ils perçus comme des potentiels délinquants ou terroristes par les autorités du Qatar ? Ou ne sont-ils pas suffisamment riches pour mériter de séjourner au Qatar sans visa ? Notre diplomatie devrait réclamer des réponses claires et précises à nos « amis » qataris. Faute de quoi, toute amitié prétendue entre les deux pays ne serait qu’un mensonge éhonté.