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dimanche, mai 28, 2023

Exclusif. Un haut responsable du ministère de la justice se venge contre un juge de la cour d’Ain Defla qui avait dit non à la corruption

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Les juges qui refusent le diktat de la corruption sont victimes de terribles règlements de comptes en Algérie. C’est ce que nous avons découvert au cours de nos investigations concernant l’affaire du magistrat Bouferoum Malek qui occupait jusque-là la fonction de conseiller près de la Cour de Justice d’Ain Defla. Ce juge réputé pour son intégrité morale vient de faire les frais du dernier mouvement décidé dans le corps de la justice en raison d’un conflit qui l’oppose ouvertement au directeur général des affaires juridiques et pénales au niveau du ministère de la Justice, Djarir Abdelhafid. 

Ce haut responsable, un ancien cadre dirigeant du secteur de la Justice considéré comme l’un des enfants spirituels de l’ex-ministre de la Justice et président du Conseil Constitutionnel Tayeb Belaiz, avait côtoyé il y a de cela quelques années le magistrat Bouferoum Malek à la Cour de Djelfa.  Et lors d’une troublante affaire traitée au niveau de cette Cour, Djarir Abdelhafid qui occupait en 2010 les fonctions de procureur général de la cour de Djelfa avait exercé des pressions sur le magistrat Bouferoum Malek pour changer une décision de justice au profit de l’un des acteurs précis du dossier avec lequel l’actuel haut responsable du ministère de la Justice partageait des intérêts troublants.

Le juge Bouferoum Malek a refusé de céder à ses pressions et s’est opposé catégoriquement à cette combine. Désapprouvé et blessé dans on égo, Djarir Abdelhafid n’a jamais digéré cet épisode et tient pendant longtemps rigueur au juge Bouferoum Malek. Au grand dam de ce magistrat, lorsque jeudi dernier le ministère de la Justice rend public les décisions du mouvement annuel opéré dans le corps de la justice, l’infortuné se retrouve dégradé et muté vers la Cour de Tissemsilt, loin, très loin de son épouse, juge au tribunal de Sidi M’hamed à Alger.

La punition est sévère et le message demeure clair et précis : le juge dit non aux injonctions venues d’en haut, il finira toujours mal en Algérie…

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