Tahar Allache, le Directeur Général de la Société de Gestion des Services et Infrastructures Aéroportuaires fait de nouveau parler de lui. La Brigade Economique et Financière (BEF) d’Alger, dépendant de la Direction de Générale de la Sureté Nationale (DGSN), enquêtait sur le PDG de l’Aéroport d’Alger depuis le mois de mai 2019 et avait remis un dossier explosif sur plusieurs cas d’abus de fonction, de malversations, de détournement et corruption.
Alors qu’il était déjà sous le coup d’une Interdiction de sortie du territoire National (ISTN) depuis le 1er Aout 2019, et qu’un huissier de justice s’était présenté à lui sur ordre du procureur de la république du tribunal de Dar El Beida pour lui signifier son limogeage en date du 24 Septembre 2019, le Ministère du Transport avait refusé d’obéir à la décision de Justice et a décidé de ne pas appliquer l’ordonnance du Tribunal. La Justice avait pourtant clairement donné ordre au Ministère des Transports “de tenir un Conseil d’administration extraordinaire” afin de suspendre Tahar Allache de ses fonctions.
Selon nos informations, Mr Khelifa Lounissi le Directeur Générale de la Police National et ami de Tahar Allache avait fait pression sur des éléments de la BEF afin de lever le pied sur l’enquête.
Khelifa Lounissi DGSN
D’autre part, Tahar Allache qui compte de nombreux amis au sein du sérail algérien, a bénéficié de plusieurs interventions pour surseoir à son limogeage. Poursuivant nos investigations, nous avons pu identifier quelques-unes des personnes qui avaient décidé de défier les décisions de Justice afin de protéger celui qui est accusé de graves faits de corruption avec de nombreuses société étrangères. Et c’est ainsi que nous avons appris que Monsieur Hami Ali, le secrétaire Général du Ministère des travaux publics et du Transport, installé depuis le 15/07/2014, est un de ses plus grand protecteurs au sein de ce Ministère.
Hami Ali a supervisé le projet de développement des réseaux de transport en général et des filières du transports aérien dont l’Aéroport d’Alger.
Ali Hami lors de la rencontre entre les cadres du Ministère des Travaux publics et des transports et une délégation du Mouvement des entreprises de France (Medef).
‘’C’est lui qui a facilité à la SGSIA de Tahar Allache la possibilité de nouer des partenariats avec les étrangers.’’ Nous affirment nos sources. De hauts cadres de l’Armée se sont également impliqué dans le cas de Tahar Allache pour faire pression sur le Ministère de tutelle afin de surseoir à son congédiement. Parmi elles, le Directeur de l’École nationale préparatoire aux études d’ingénieur (ENPEI) de Rouïba dans la banlieue d’Alger, dépendant du Ministère de la Défense Nationale.
Selon nos informations, ce serait le Général Mohamed Saal, directeur de l‘ENPEI qui s’est personnellement et catégoriquement opposé au départ de Tahar Allache, faisant fi de la décision de Justice.
Sortie de promotion ingénieurs ENPEI Rouiba en présence du Général major Zerrad Cherif et du Général Mohamed Saal
Est-ce parce qu’un autre Saal est employé au sein du service financier de la SGSIA de Tahar Allache ? Nous n’avons pas pu pour l’heure le confirmer. Mais nous en savons assez pour comprendre comment et grâce à qui, le PDG de la SGSIA a pu être maintenu et récupérer son passeport, confisqué sur décision du tribunal de Dar El-Beida. Tahar Allache avait même, selon des sources internes, réservé un billet d’avion sur la compagnie Air France pour organiser son départ vers l’étranger.
Mais malgré toutes ses interventions qui vont à l’encontre du droit, et de l’article 29 de la constitution algérienne sur l’égalité des citoyens devant la loi, Allache n’est toujours tiré d’affaire. En effet, le 15 de ce mois d’Octobre deux éléments de la police judiciaire se sont déplacés à son bureau pour lui remettre une notification du procureur lui signifiant que l’ISTN est à nouveau activée.
Le bras de fer entre le représentant du Ministère public près du tribunal de Dar El Beida et le reste de la Issaba continue. Qui du droit ou du passe-droit aura le mot de la fin ? La réponse à cette question nous indiquera si le changement a déjà commencé en Algérie.