Discrètement, dans une villa à El-Biar, sur les hauteurs d’Alger, Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune, les deux candidats aux élections présidentielles du 12 décembre prochain, se sont rencontrés la semaine passée pour étudier les possibilités de nouer une alliance qui devra leur permettre de neutraliser leurs adversaires, les jeunes Azzedine Mihoubi et Abdelaziz Belaid, les deux jeunes loups qui peuvent créer la surprise le 12 décembre prochain.
Contrairement à ce que croient la majorité des Algériens, ni Tebboune ni Benflis ne sont assurés de jouir du soutien stratégique de l’institution militaire dans cette joute électorale. Bien au contraire, de nombreuses sources bien introduites au sein du sérail algérien laissent entendre ces jours-ci que les vieux apparatchiks Tebboune et Benflis risquent d’être réduits au rôle de « lapins » dans une élection présidentielle qui pourrait être remportée par un candidat âgé de moins de 60 ans comme Mihoubi ou Belaid Abdelaziz.
L’entourage de ces deux derniers candidats travaille très activement depuis plusieurs jours pour rencontrer des hauts responsables militaires et des interlocuteurs proches du ministère de la Défense Nationale. Azzedine Mihoubi comme Belaid Abdelaziz élaborent un plan de lobbying consistant à « vendre » leur image de « dirigeant jeune », « vierge » et avec des « mains beaucoup moins sales » que Tebboune ou Benflis, deux personnalités ayant servi le régime algérien pendant toute leur vie. Deux personnalités dont les noms sont évoqués et cités dans plusieurs dossiers politiques sulfureux.
Avec leur réputation beaucoup moins sulfureuse et leur parcours nettement moins controversé que celui de Tebboune ou Benflis, Mihoubi et Belaid commencent à plaire à certains décideurs de l’ombre de l’institution militaire. Conscients du danger, Tebboune et Benflis ont décidé de se concerter pour établir une alliance implicite consistant « à ne pas se faire la guerre » pendant la campagne électorale pour concentrer leurs efforts sur le déboulonnage de Mihoubi et Belaid. Une stratégie qui leur permettra, peut-être, de gagner les faveurs du haut commandement de l’ANP attiré en ce moment par des profils plus jeunes et propres. Le dernier mot de l’Armée sera certainement déterminant pour le résultat final des élections du 12 décembre prochain.