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samedi, avril 20, 2024

Exclusif. Malgré l’envolée des prix du baril : le budget de l’exploration de Sonatrach a été ramené de 2 milliards dollars jusqu’à 600 millions de dollars en 2022

En dépit de l’envolée impressionnante des prix du baril de pétrole, le prix du Brent bondit de plus de de plus de 5% ce lundi, à plus de 103 dollars, la direction générale de la compagnie nationale des hydrocarbures continue de geler les investissements productifs notamment dans le très névralgique secteur de l’exploration et recherche de nouvelles réserves ainsi que la mise en service de nouveaux puits ou le renforcement de la production des puits existants. 

Preuve en est, le budget dédié aux travaux de recherches et de forage de nouveaux puits pétroliers ou de nouveaux gisements gaziers a été réduit significativement par l’actuelle direction générale de Sonatrach 2 milliards de dollars USD à uniquement 600 millions de dollars UDS durant cette année 2022. Cette baisse drastique a suscité un énorme tollé au sein de la Sonatrach où plusieurs cadres dirigeants ont clamé leur étonnement face à cette décision qualifiée « d’incompréhensible ». Et pour cause, plombée par une production pétrolière faible avec moins de 1 million de barils de pétrole par jour, et une production gazière insuffisante pour couvrir les besoins internes du pays et ses capacités d’exportation vers l’étranger, l’Algérie a plus que jamais besoin de lancer la production au niveau de nouveaux puits afin d’augmenter ses volumes d’exportation dans l’objectif de profiter de cette embellie exceptionnelle des prix du baril de pétrole.

Une embellie qui risque de ne pas durer encore longtemps au regard de l’instabilité actuelle des marchés mondiaux marqués par les tensions géopolitiques autour du conflit armé opposant la Russie à l’Ukraine. Il faut savoir que le forage et l’exploration de nouvelles réserves sont le coeur de l’activité des hydrocarbures. Les forages permettent de savoir si les prospect (hydrocarbures)Les prospects sont des gisements potentiels d’hydrocarbures… contiennent du pétrole. ou du gaz. Ces prospects peuvent être enfouis à des profondeurs très variables – de quelques centaines de mètres jusqu’à 6000 m.

Algérie Part avait publié récemment des informations détaillées sur le manque criant de fiabilité de l’actuelle politique conduite depuis au moins 2020/2021 en matière de forage. En 2019, lorsque le prix moyen du Baril de pétrole était fixé à 55 USD, la SONATRACH avait 95 à 100 appareils de forages en opération pour explorer et tenter d’exploiter pas moins de 300 nouveaux puits.

En 2021, le prix moyen du Baril de pétrole était à plus de 70 USD, soit 30 % de plus qu’en 2019. Cependant, le nombre d’appareils de forage en opération n’était que de 25 à 30. Cela signifie ainsi que l’exploration de nouveaux puits a été divisée par trois durant ces deux dernières années ! Ce qui n’a pas manqué d’impacter grandement les capacités de production nationale qui peine aujourd’hui à dépasser une moyenne de 900 jusqu’à 950 mille barils par jour. Les puits existants s’amenuisent et faute de nouveaux puits ou de nouveaux gisements, la production de pétrole comme celle du gaz est condamnée à baisser et reculer contraignant ainsi la Sonatrach à exporter de moins en moins d’hydrocarbures à l’étranger.

Ces mauvais choix occasionneront des pertes considérables pour l’Algérie qui va céder des parts marchés importantes au niveau des exportations du pétrole brut tout comme dans le secteur des exportations du gaz naturel.

 

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5 تعليقات

  1. 39 milliards d’investissements prévus pour les 4 prochaines années par Sonatrach dont un tiers par des partenaires étrangers
    Ce qui a échappé à Zemmar c’est que depuis 2014, les prix avaient fortement chuter et depuis les prix jouent au yoyo entre un prix bas de 20$ et un prix haut de 70 $ sauf ses 06 derniers mois …et le marché à horreur d’un marché instable
    Sonatrach demande à ses clients un prix et des quantités sur un long terme (50-55 $ ) pour pouvoir trouver les financements, prospecter, produire et exporter
    Les coûts se chiffrent en dizaines de milliards de dollars et pour les amortir il faut des perspectives stables sur 20-25 ans
    Si les européens veulent un partenariat , ils doivent non seulement investir mais accepter le transfert de technologie
    Nous accompagner dans le développement d’une industrie verte : panneaux solaires, hydrogène vert, et gaz de schiste sans causer de dégâts à l’environnement notamment en préservant notre nappe phréatique au sahara ( la plus importante au monde)…
    L’USA, le Canada, l’Australie et d’autres ont réussit à exploiter leurs pétrole et gaz de schiste …nous, avec la 3eme réserve mondiale de gaz de schiste et la 7eme de pétrole selon le département américains de l’énergie …
    Les USA plus grand consommateur mondiale de pétrole et de gaz et passé d’importateur net à exportateur mondial ( vers l’Europe, Amérique latine notamment) avec des prix défiants toutes concurrences alors que le coût du transport a été multiplié par 7

  2. @zakaria75
    Si les Européens veulent … Etc… Etc…
    Nous accompagner dans le développement d’une industrie … Etc… Etc…

    Encore faudrait-il que nous soyons capable de définir des projets économiques à long terme parce que gouverner à la petite semaine avec une loi de finance qu’on détricote suivant le bon vouloir du président, cela ne s’appelle pas gouverner.

    Alors une industrie verte pour notre Pays!
    Parlons-en! Mais d’abord faisons un rapide retour sur le passé. C’est nécessaire parce que dans notre pays depuis des générations, on a pris l’habitude de rendre responsables tous les autres des malheurs qui nous arrivent.

    La vérité est que n’avons même pas commencé à créer une industrie tout court. Qu’elle soit verte ou rouge, pour l’instant elle n’existe pas.
    Vous dites que les Européens  » non seulement (doivent) investir mais accepter le transfert de technologie». Il me semble que c’est nous qui sommes les « demandeurs ». Ces fameux Européens ont d’autres possibilités d’aller dans d’autres pays où ils investissent, parlons du Vietnam, Turquie, Ukraine, Tunisie, Sénégal, Cote d’Ivoire, Russie, Gabon, Afrique du Sud, Inde et même Chine, entre autres.

    Vous n’êtes pas sans ignorer que, sous la gouvernance du Président Bouteflika, notre pays avait signé en 2005 un Accord d’association entre l’Algérie et l’UE dont les objectifs principaux étaient

    – la mise à niveau institutionnelle, législative et réglementaire pour assurer la régulation des activités et la promotion des investissements ;
    – la mise à niveau technique et technologique pour préparer les entreprises énergétiques et des mines aux exigences de l’économie de marché et faire face à la concurrence ;
    – le développement du partenariat, entre les entreprises algériennes et européennes, dans les activités d’exploration, de production, de transformation, de distribution, des services de l’énergie et des mines.

    A cette époque-là, le prix du baril augmentait d’une façon vertigineuse et même, cerise sur le gâteau, la pluie était au rendez-vous et les récoltes étaient bonnes ! Tout était bien dans le meilleur des mondes.

    Résultats 1 : La vie est belle ! Nous ne manquons de rien. Le fric coule à flot. L’investissement productif est remplacé par des dépenses somptuaires (derrière lesquelles se cachaient la gabegie et les grosses commissions sur les marchés). A été construite, alors, l’autoroute Est-Ouest par nos alliés chinois sous la responsabilité du fameux Amar Ghoul. L’Autoroute la plus chère du monde ! Et la Grande Mosquée d’Alger (Plus de 3 milliards ; Sans que l’on ait envisagé le coût de l‘entretien pour ces belles réalisations boutéflikainnes). Ce rappel est nécessaire.

    Résultats 2 : Il a été créé une industrie florissante de structures— d’Import/Import—, les réseaux de corruption qui se sont étendus dans toutes les couches de la société, une économie informelle florissante qui perdure, un pays dont l’économie rabougrie est restée dépendante du prix d’un baril d’hydrocarbure fluctuant et incertain.

    Résultat 3 : La gouvernance de l’époque (trop occupée à s’en mettre plein les poches) a été dans l’incapacité de lancer les réformes sociétales, universitaires et structurales permettant à notre pays de bénéficier des ouvertures de cet important accord. Et on en revient à votre ultimatum « investir mais accepter ». Plus précisément, l’Algérie avait demandé et obtenu « une procédure pour être admise dans des structures de recherche en Europe ». Elle avait reçu une réponse favorable. Mais… elle n’a ‘‘jamais donné suite à sa propre demande’’. C’est l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Abdelhalim Benatallah, lors d’un débat organisé par CARE (Cercle de réflexion et d’action sur l’entreprise) qui l’affirme. Il a même ajouté que «le texte de l’accord est ‘‘neutre’’ et que c’est l’incapacité de la partie algérienne qui l’a rendu aussi négatif».

    Mais la vérité n’est pas bonne à être révélée car officiellement c’est l’Europe qui nous a grugés. Argument politique que le bon peuple se fait un plaisir de répercuter avec gourmandise. En raisonnant ainsi, je suis évidemment un mauvais patriote à la limite un harki.

    Remarque. Depuis 2005, le contexte a changé. L’Europe s’est construite, a progressé, s’est renforcée dans de nombreux domaines scientifiques, industrielles et s’est tourné vers d’autres partenariats scientifiques et universitaires. On peut ainsi se demander si la partie européenne sera disposée à accéder aux demandes algériennes qu’a prises récemment le président Abdelmadjid Tebboune.

    Autre précision, depuis 2015, il existe donc un partenariat stratégique UE-Algérie dans le domaine de l’énergie dont le but est de renforcer la sécurité de l’approvisionnement, promouvoir les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et encourager les investissements. Puis durant les années qui ont suivi, la partie algérienne est devenus invisible. On n’en parlait plus. Puis le dialogue a repris en septembre 2018 avec les réunions des groupes d’experts « gaz » et « électricité, énergies renouvelables et efficacité énergétique ». La réunion, en novembre 2018, a donc remis en place le dialogue politique de haut niveau entre le Ministre algérien de l’Energie et le Commissaire européen à l’action pour le climat et l’énergie. Mais en 2019 et en 2020, les activités dans le cadre de ce partenariat ont été limitées par la gouvernance actuelle. Pour quelles raisons ? On n’en sait rien.

    Finalement, ce partenariat hypothétique n’est que effets d’annonces qui débouchent sur rien de probant. Et le temps passe… 2005… 2015… 2022 !

    Conclusion. La gouvernance actuelle cherche des investissements directs étrangers (IDE) mais les investisseurs européens constatent depuis des lustres que les législations qui régissent notre économie nationale varient et changent suivant les humeurs du moment, il y a de fortes chances qu’ils sont hésitants.
    « Si les Européens veulent un partenariat, ils doivent non seulement investir mais accepter le transfert de technologie » . En 1962, Mohamed Khemisti, le Ministre des AE de l’Algérie indépendante avait dit : Nous allons construire l’Algérie avec l’Europe. On l’a assassiné. Ce qui démontre qu’il est dangereux de préconiser la coopération avec l’Europe.
    A cette époque-là certains se sentaient plutôt attirés par le Monde arabe. Maintenant on serait plutôt russe.

    Comme aux dernières nouvelles les Européens sont les ennemis de nos amis russes et vu les circonstances, nous allons donc remettre encore à plus tard notre partenariat avec eux…