Après plusieurs révélations faites par Algérie Part sur les troublants dysfonctionnements constatés dans la gestion financière de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), l’Inspection Générale des Finances (IGF) a entamé une mission d’enquêter pour auditer les comptes de cet important organisme étatique qui engage l’avenir de plus de 5 millions de salariés algériens, a-t-on appris dimanche suite à nos investigations.
Les enquêteurs de l’IGF devront plancher sur plusieurs dossiers délicats au sein de la CNAS. Et pour cause, les agences nationales de la CNAS sont caractérisées par une comptabilité archaïque et douteuse. Ces dernières années, les agences se sont complètement détachées de la Direction Générale en tenant une comptabilité et anarchique. Il y avait 49 agences pour 49 comptabilités totalement différentes. Par ailleurs, comme il a été révélé par Algérie Part dans sa précédente investigation, aucun bilan financier et comptable n’a été certifié depuis 2011 !
Une irrégularité inédite et choquante car elle ouvre une porte à tous les dépassements possibles et imaginables. Les enquêtes de l’IGF devront passer au peigne fin tous ces bilans comptables et financiers pour s’assurer que l’argent public n’a pas été détourné comme de nombreux observateurs le soupçonnent.
Mais l’IGF est surtout appelée à enquêter sur les méthodes de gestion du directeur financier de la CNAS. Ce dernier, il est en poste depuis 2009, soit 10 ans en tant que directeur financier d’une institution aussi stratégique. Son bilan est, pourtant, plus que décrié.
A titre d’exemple, c’est lui qui avait recouru à un expert compte appelé SLIMANI Marouane et dont le bureau est situé au niveau de la Cité Boudiaf à Ouled Fayet. Cet expert comptable a été payé pas moins d’un milliard de centimes pour exécuter une mission ô combien délicate : assainir les comptes comptables de la CNAS.
Un contrat a été conclu avec cet expert sans passer par la procédure d’appel d’offres. Et pourtant, malgré les prestations payées rubis sur l’ongle, cet expert n’a pas permis de corriger les énormes anomalies constatées dans les comptes de la CNAS notamment en matière d’imputation des prestations des cotisations, a-t-on appris au cours de nos investigations.