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vendredi, mars 29, 2024

Exclusif. L’Etat algérien va mobiliser plus d’un milliard d’euros pour épancher les dettes des hôpitaux publics et leur fournir des médicaments

Le secteur de la santé est ébranlé par une crise financière inédite en Algérie. Des hôpitaux totalement endettées, des pénuries graves de médicaments et de produits pharmaceutiques, le secteur de la santé publique souffre en Algérie de dysfonctionnements qui menacent tout bonnement son existence en raison des effets désastreux de la pandémie de la COVID-19 qui ont déséquilibré les finances des structures publiques en augmentant de façon phénoménale leurs dépenses. A défaut d’un plan de gestion rigoureux et strict, la santé publique s’est retrouvée sujette à d’énormes difficultés de trésorerie provoquant ainsi l’arrêt de l’approvisionnement en médicaments,  a pu constater Algérie Part au cours de ses investigations. 

Face à cette situation très complexe, l’Etat algérien a été contraint de sortir le chéquier pour tenter de remettre à flot les hôpitaux publics et la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH), l’organisme public en charge de la gestion des stocks de médicaments et qui fait  face aux ruptures de médicaments au niveau des hôpitaux algériens en raison de de la situation catastrophique de ses caisses comme il a été révélé récemment par Algérie Part.

Endettée et se trouvant au bord du gouffre financier, la PCH pourra enfin respirer car le gouvernement sous la pression du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a décidé de débloquer une première enveloppe de 80 milliards de Da pour épancher au moins 35 % des dettes des hôpitaux publics. Ce qui permettra à ses structures publiques de rembourser partiellement leurs dettes contractées auprès de la PCH. Cette mesure a été approuvée lors d’un Conseil interministériel qui a été organisé le 30 avril dernier pour étudier la délicate situation financière de la PCH et ses conséquences sur les pénuries des médicaments ou traitements médicaux dans le pays.

Durant cette réunion, la décision a été officiellement prise de rembourser les dettes des hôpitaux publics. Ce plan de remboursement sera progressif et se déploiera suivant des tranches. La première tranche de 35 % a été d’ores et déjà prise en charge par l’Etat algérien et les 80 milliards de Da ont été transférés officiellement au budget du ministère de la Santé pour les verser dans les comptes des hôpitaux publics.

Ensuite, en deuxième lieu, 85 milliards de Da seront débloqués par le gouvernement pour couvrir au moins 60 % du budget nécessaire indispensable aux hôpitaux algériens pour couvrir les acquisitions des médicaments et produits pharmaceutiques qui manquent cruellement aux patients dans les hôpitaux publics. Cette dépense portera l’aide urgente de de l’Etat au secteur de la santé à 165 milliards de Da, soit l’équivalent de plus de 1 milliard d’euros. Un budget colossal sans lequel les hôpitaux algériens risquent de s’écrouler faute de pouvoir acquérir les médicaments nécessaires aux soins qu’il faut dispenser aux citoyens algériens.

Rappelons enfin que pas moins de 447 médicaments sur 552 produits enregistrés, toutes aires thérapeutiques confondues, et soumis à l’appel d’offres national et international n° 07/2021 du 1er septembre 2021, clôturé en octobre et attribué le 7 avril, ont été déclarés infructueux par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), soit plus de 80% des médicaments n’ont pas pu être acquis ni commandés par la PCH en raison de sa situation financière déséquilibrée qui ne lui permettait pas d’honorer ces marchés. Seulement 105 médicaments ont pu être acquis par la PCH provoquant ainsi des pénuries inédites dans tous les hôpitaux publics du pays.

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