Pas de reprise du Hirak avant le mois de septembre. C’est du moins ce que recommandent les rapports sécuritaires communiqués récemment au Palais présidentiel d’El-Mouradia et à l’Etat-Major de l’ANP, a appris Algérie Part de plusieurs sources concordantes au cours de ses investigations. Ces rapports sécuritaires ont été établis par la DGSN, la gendarmerie nationale et la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), la principale branche des services secrets algériens.
Ces rapports rédigés à la suite des données collectées par les éléments des renseignements généraux de la DGSN, la gendarmerie nationale ou des agents dormants de la DGSI, ont été bouclés vers la 3e semaine du mois d’avril. Mais les trois institutions sécuritaires sont tenues de fournir régulièrement des bulletins d’analyse sur la situation sociale et ses impacts sécuritaires. En clair, le pouvoir algérien surveille régulièrement les réactions du Hirak et tâte le pouls de la rue pour mesurer le degré de la colère populaire à son encontre et son influence sur une éventuelle reprise des manifestations du Hirak.
Et si, comme nous l’avions révélé, ces rapports sécuritaires prévoient une reprise imminente et brutale des manifestations du Hirak dés la fin de la crise sanitaire du Hirak, ces mêmes sources proposent d’instrumentaliser au maximum la crise sanitaire du COVID-19 pour retarder la reprise du Hirak et la renvoyer vers le mois de septembre prochain. Ces rapports sécuritaires croient savoir que la crise sanitaire va durer dans le temps encore et durera jusqu’à la fin de l’été car si la fin officielle du confinement est prévue le 14 mai prochain, la situation sanitaire va demeurer complexe et les autorités algériennes pourront encore utiliser le contexte de la crise sanitaire du coronavirus durant encore plusieurs semaines jusqu’à la fin du mois de juin.
Dans ce contexte, les services de sécurité ont suggéré aux autorités de la Présidence de maintenir la fermeture des espaces publics, l’interdiction de se rassembler ou un couvre-feu réaménagé au-delà du 14 mai. Les services de sécurité ont recommandé de maintenir l’alerte sanitaire et de maintenir la fermeture de plusieurs activités commerciales ou sociales au nom de la raison sanitaire afin ne laisser aucune possibilité au Hirak de se régénérer très facilement d’ici le mois de juin prochain.
L’épidémie du coronavirus COVID-19 permet ainsi aux autorités algériennes, du moins selon le point de vue de trois plus importants services de sécurité de l’Etat algérien, de gagner encore du temps et de ralentir l’enclenchement du Hirak deuxième génération. Si ce plan fonctionne, les services de sécurité écartent la possibilité d’une reprise brutale du Hirak dés le mois de juin prochain. Une reprise progressive est envisagée seulement à partir du mois de juillet, mais elle sera beaucoup moins inquiétante que la grosse vague de contestation populaire énormément crainte par les services de sécurité. L’objectif est justement d’empêcher l’avènement de cette grosse vague au cours de l’été afin de laisser encore du temps aux services de sécurité de poursuivre la neutralisation des leaders les plus dynamiques et actifs du Hirak. Un temps qui permettra de fournir une marge de manoeuvre appréciable au Palais Présidentiel d’El-Mouradia pour identifier des solutions politiques capables d’atténuer les effets du Hirak post-coronavirus.
Algérie Part reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans ses prochaines publications.