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samedi, avril 20, 2024

Exclusif. Les dessous troublants du licenciement de plus de 12 mille travailleurs de Sonelgaz

La descente aux enfers de l’emblématique groupe public de production et de distribution de l’électricité, Sonelgaz, ne s’est pas estompée après le limogeage de son ancien PDG Chahar BOULAKHRAS, suite aux révélations d’Algérie Part concernant ses multiples dépassements et malversations. L’intronisation de l’actuel Président-directeur Général, en l’occurrence Mr ADJAL Mourad à sa tête en date du 31 Décembre 2021 a empiré la situation de Sonelgaz déjà assez fragile. Selon nos investigations L’actuel PDG de SONELGAZ, règne sur le groupe en véritable autocrate. En maitre absolu des lieux, le PDG exerce une vraie politique de terreur, érigée dorénavant en mode de gouvernance au saint de SONELGAZ, selon les dires de l’un de ses proches collaborateurs.

Mr ADJAL ou le PRÉSIDENT -Comme il ordonne que l’en l’appelle- brise , à force de mesures extrêmes et d’effroi collectif quiconque osant le contredire ou contre-argumenter un de ses ordres souvent maladroits ou inappropriés. Tous malencontreux mis dans le viseur du PDG se voit de suite réprimandé, dégradé ou même limogé arbitrairement, en organisant des mascarades de Conseils d’administrations, dont les ordres du jours sont arrêtés par ses soins ou en diligentant des commissions fantoches pour décider des mesures punitives à son encontre, et ce, sans la moindre intervention du premier syndicaliste du groupe, Achour TELLI, devenu simple figurant à la solde du PDG, depuis son départ à la retraite et que sa relation de travail actuelle avec SONELGAZ se limite à un CDD, donc éjectable à la moindre réaction jugée inopportune par le PRÉSIDENT.

Outre ses dérives autoritaires, Le PDG a récemment pris une décision inédite en licenciant plus 12.000 employés, sans en étudier les conséquences. Cette vague de licenciement massif n’est qu’une première étape d’une encore plus vaste et qui va toucher un très grand nombre d’employés du groupe. Cette purge suscite la colère et l’indignation de tout ceux qui connaissent le dossier de prêt ou de loin. Les travailleurs licenciés ont eu recours à l’organisation de multiples rassemblements devant le siège du groupe et de plusieurs filiales pour protester contre cette décision injuste et barbare, mais leurs revendications sont évidement restées vaines.

Selon nos sources, plusieurs PDG de filiales sont perplexes quant à l’application de cette décision qu’ils jugent immorale prise unilatéralement par le PDG du Groupe, concernant le renvoi arbitraire de ces milliers d’employés, qui pour la plupart, y travaillent depuis plusieurs années et ont des métiers souvent trop spécialisés pour retrouver des opportunités de travail dans un secteur dont les investissements sont en berne depuis quelques années. Cette décision cruelle a plongé d’un trait, des centaines de familles Algériennes dans la précarité la plus absolue, au moment où le Président TEBBOUNE prône, quant à lui, une politique de revalorisation du pouvoir d’achat des ménages Algériens.

Les 12.000 employés concernés par ce limogeage sont issus de plusieurs filiales, dont, INERKIB (INERGA, ETTERKIB…), HYENCO, KAHRAGHAZ (KAHRIF, KAHRAKIB, KANAGHAZ) SIEG (ROUIBA ECLAIRAGE, MEI, TABL), CEEG… Selon nos sources, aucune réaction du ministre de l’Energie Mohammed ARKAB n’a été observée, malgré qu’il ne partage pas cette approche, jugée trop radicale par ce dernier. Il est à rappeler que l’actuel ministre de l’énergie est lui-même issu de SONELGAZ, où il avait débuté en tant qu’ingénieur d’études au sein de la prestigieuse filiale de montage des infrastructures énergétiques ETTERKIB laquelle a été dissoute par le PRÉSIDENT, un dossier délicat sur lequel Algérie Part va publier prochainement toute une enquête fouillée. A croire que dans la nouvelle Algérie, un ministre de la République n’a pas toujours d’autorité sur ses subalternes.

En plus de l’indignation des travailleurs limogés, les cadres supérieurs de Sonelgaz se plaignent de l’attitude narcissique, versatile et arrogante de leur PDG et se sentent de plus en plus démotivés. Cette situation nuit significativement à l’engagement des cadres et des employés les plus compétents et les plus dévoués du groupe. Les observateurs du secteur de l’énergie en Algérie sont conscients que le licenciement de ces travailleurs va non seulement aggraver leur précarité mais également compromettre l’avenir du groupe, déjà atrophié par le départ massif de ses cadres en retraite. En effet, Sonelgaz a perdu par cette action, un personnel hautement qualifié qui a été formé au fil des années à la construction d’ouvrages complexes dans un secteur de souveraineté tel que l’électricité et le gaz. La perte de cette expertise, pourtant convoitée sous d’autres cieux, pourrait ralentir considérablement le développement du groupe et mettre en périple sa stabilité. De plus, le PDG semble ne pas tenir compte des retombées économiques et sociales de ses décisions, mettant en péril la sécurité énergétique du pays ainsi que l’affaiblissement des moyens nationaux de prise en charge des programmes stratégiques du gouvernement, tel que le programme ambitieux des 15GW photovoltaïque ou le méga projet de renforcement et de modernisation des moyens de transformation et de transport de l’électricité.

La décision du PDG est d’autant plus préoccupante que Sonelgaz est un pilier crucial de l’économie algérienne. L’entreprise fournit l’énergie électrique et gazière à tout le pays, ainsi qu’à certains pays voisins. Par conséquent, tout problème affectant son fonctionnement et son développement aura des conséquences économiques dramatiques. Cette Energie est si névralgique au développement de l’industrie et de l’agriculture dans le pays qu’elle est considérée comme l’un des facteurs les plus cruciaux de la croissance et un vecteur d’attractivité des Investissements Etrangers, notamment durant cette crise énergétique que connait le monde entier à cause de la guerre d’Ukraine.

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