La BIA est une banque algérienne quasiment méconnue en Algérie. Et pourtant, il s’agit d’une institution stratégique qui gère des sommes colossales en devises. Créée en 1975 au cœur de Paris, la Banque Intercontinentale Arabe a changé de raison sociale en 2005 pour devenir la Banque BIA. Le capital de la BIA est détenu à parité par 2 banques d’Etat, l’une algérienne : la Banque Extérieure d’Algérie, l’autre libyenne : la Libyan Foreign Bank. Chacune d’elles est la première dans son pays respectif et dispose de moyens financiers importants, étant notamment en charge des transactions sur les hydrocarbures vers les pays importateurs (Amérique du Nord, Europe, Asie).
Officiellement, la Banque BIA s’est d’abord spécialisée dans les années quatre-vingts dans le financement des flux commerciaux entre la France et l’Algérie et la Libye.
Mais officieusement, cette banque dont le siège est situé dans le beau quartier parisien de Franklin Roosevelt, gère toutes les confirmations des lettres de crédits émanant et en direction de l’Algérie et dispose également d’une énorme influence sur le financements des importations de l’Algérie.
Mais il y a 6 mois, cette discrète banque algéro-libyenne est au coeur d’un scandale de détournement de fonds sur lequel enquête très discrètement la police française. En effet, nous avons appris au cours de nos investigations qu’une plainte a été officiellement déposée par le personnel de la BIA pour dénoncer des différents détournements de fonds. Certains auteurs de cette plainte sont des anciens employés limogés par l’actuel Directeur Général de la BIA, Mohamed Younsi, un banquier qui préside aux destinées de la BIA depuis de nombreuses années à Paris. Un banquier réputé pour sa proximité avec Ahmed Ouyahia, l’ex-premier ministre incarcéré à la prison d’El-Harrach, soulignent nos sources.
Algérie Part est en train de mener des investigations poussées sur la gestion de la BIA. Nous publierons dans les prochains jours notre enquête approfondie sur ce dossier.