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dimanche, septembre 24, 2023

Exclusif. La longue listes des juges et magistrats algériens qui ont abusé de leurs fonctions pour obtenir des visas Schengen

Emprisonner de façon arbitraire des opposants et des militants pacifiques en Algérie et partir ensuite en vacances dans les plus belles régions  en Europe et en France. Voici la vie rêvée de plusieurs magistrats et juges algériens. Algérie Part a obtenu au cours de ses investigations une longue liste de magistrats et juges algériens qui ont abusé de leurs fonctions au sein de l’appareil judiciaire afin de demander des interventions auprès du ministère de la Justice dans le but d’obtenir des visas de circulation Schengen, le précieux sésame pour goûter aux saveurs de l’Occident, pourtant, tant diabolisé dans leurs diatribes judiciaires. 

En juillet 2017, Chafika Bensaouloua conseillère au ministère de la Justice affectée aux affaires spéciales a exercé toute son influence pour que les autorités algériennes demandent à l’ambassade de France à Alger de lui délivrer un visa de circulation qui lui permettre de voyager pour sa « convenance personnelle ». Durant la même période, un autre responsable du ministère algérien de la justice a bénéficié du même traitement pour pouvoir partir en vacances en France. Il s’agit de Djaouder Mahmoud Abdelatif, sous-directeur des études aux traités  en charge de la renégociation des conventions bilatérales pour l’entraide judiciaire et les procédures d’extraditions avec plusieurs pays étrangers.

Fateh Daoudi, directeur de la prévention au niveau l’Office nationale de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, a bénéficié lui aussi des mêmes interventions pour jouir d’un visa Schengen. Meriem Derrar, présidente de chambre à la Cour d’Alger, Rachid Ouali, avocat agréé à la Cour Suprême, Mohamed Guettouche, ancien Procureur général près la Cour Suprême, Belmiloud Menouba, magistrate à la Cour d’Alger, Mohamed Belharet, Procureur de la République près le tribunal de Bordj Menail dans la wilaya de Boumerdès, tous ces juges et magistrats algériens ont réclamé des interventions pour bénéficier d’un visa de circulation qui leur avait permis de partir en Europe dépenser leurs devises et jouir des bienfaits de ces pays occidentaux qu’ils accablent dans leurs plaidoiries lorsqu’ils jugent des journalistes ou opposants algériens.

Mais la liste ne s’arrête pas là. Nous retrouvons parmi les privilégiés de l’appareil judiciaire algérien qui ont été choyés pour obtenir des visas Schengen, un luxe devenu inaccessible pour le commun des mortels en Algérie, Chikhi Soumia et Salhi Chérifa, conseillères à la Cour Suprême, Messaoud Benniou, juge d’instruction à Tipaza, Mourad Sid Ahmed, directeur de la coopération internationale au ministère de la Justice, Abdelkader Dhaoui, président de chambre à la Cour Suprême, Abdellah Mellak, doyen des avocats généraux à la Cour Suprême, Mokhtar Remadhina, chef de cabinet à la Présidence du Conseil d’Etat, Anis Brahimi et Imène Brahimi, les enfants de madame Brahimi, magistrate au Conseil d’Etat, Saddour Mohamed, Procureur de la République adjoint près le tribunal de Sétif, Soltani Mohamed, Conseiller à la Cour Suprême, Elouahad Ali, conseiller à la Cour Suprême, Guessoum Zoulikha, conseillère à la Cour Suprême, Omar Sedkaoui, haut magistrat détaché à la Présidence algérienne, Benabid Louardi, Procureur général près la Cour Suprême, Ghassoul Fadhéla, chef de bureau  à la direction de la formation des magistrats au ministère algérien de la justice, Sid Ahmed Slimi, administrateur principal à la Direction de la Formation des magistrats au Ministère de la Justice.

Tous ces hauts responsables de l’appareil judiciaire algérien ont profité de leurs fonctions afin d’obtenir des privilèges leur permettant de décrocher des visas Schengen prétextant des accords de coopération bilatérale entre les deux pays alors que ces magistrats partaient en France, Espagne ou ailleurs en Europe uniquement pour leurs vacances personnelles. Certains de ces juges et hauts responsables du ministère de la Justice essuyaient des refus de visas qu’ils corrigeaient en demandant aux autorités algériennes d’intervenir auprès des autorités françaises afin « d’arranger leur situation ».

Un téléphone pour attendre les verdicts qu’il faut prononcer dans leurs tribunaux et un autre téléphone pour arranger leurs affaires personnelles et jouir des plus belles vacances qui font rêver le simple citoyen algérien. La « justice du téléphone » en Algérie porte bel et bien son nom…

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