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jeudi, avril 25, 2024

Exclusif. La direction générale de Sonatrach veut donner un nouveau marché de 300 millions de dollars à une société chinoise défaillante

L’Algérie est en pleine crise financière, mais le secteur des hydrocarbures, seule « vache laitière » du pays, est toujours géré et dirigé dans une opacité inquiétante qui permet la prise de certaines décisions dangereuses. Preuve en est, la direction générale de Sonatrach veut attribuer dans des conditions troublantes un nouveau marché évalué à 300 millions de dollars à une société chinoise totalement défaillante et qui alimente une très vive polémique. 

En effet, Algérie Part a pu confirmer au cours de ses investigations, que la direction générale de Sonatrach tente en ce moment de contourner les procédures légales et réglementaires pour octroyer le marché de construction des cuves de stockage du GPL au niveau du terminal pétrolier du port de Skikda à la société chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC). Ce marché qui devait faire l’objet d’un appel d’offres conformément aux codes régissant les passations de marchés publics dans le secteur des hydrocarbures. Or, depuis bientôt 8 mois, cet appel d’offres a été totalement bloqué par la direction générale de Sonatrach qui avait gelé provisoirement ce projet faute de ressources financières suffisantes en pleine période de crise financière.

Cependant, à la surprise générale, ces derniers jours Toufik Hakkar, le PDG de Sonatrach, a ordonné de relancer ce projet consistant à doter le terminal pétrolier de Skikda de plusieurs imposantes cuves de stockage de GPL afin de renforcer les capacités d’exportation de l’Algérie. Il faut savoir à ce propos que la production de gaz de pétrole liquéfié (GPL) avait atteint en 2018  7,9 millions de tonnes (contre 8 millions de tonnes en 2017), dont 2,1 millions de tonnes en association avec des partenaires étrangers.

La Sonatrach relance ainsi ce marché de près de 300 millions de dollars. Mais au lieu d’appliquer le principe de la concurrence loyale et ouverte dans le cadre de la transparence, les collaborateurs de Toufik Hakkar ont initié des consultations restreintes avec plusieurs opérateurs étrangers. Mais aux dernières nouvelles, la direction générale de Sonatrach cherche subtilement un moyen pour recourir au gré à gré afin d’accorder ce nouveau à la CHEC qui patauge depuis 2019 dans le projet stratégique de la nouvelle jetée GNL du port de Skikda.

En effet, cette compagnie chinoise fait l’objet d’un énorme scandale en Algérie comme il a été révélé récemment dans plusieurs investigations publiées par Algérie Part. De nombreuses anomalies ont été constatées dans la gestion de ce méga-projet de 400 millions de dollars confié à la compagnie chinoise CHEC.

Le 21 janvier 2019, le groupe Sonatrach a signé un contrat avec l’entreprise China Harbour Engineering Company LTD (CHEC) pour l’étude, fourniture et construction d’une jetée GNL et infrastructures maritimes et portuaires au niveau du port d’hydrocarbures de Skikda. D’un montant de plus de 52 milliards de dinars, soit 400 millions de dollars, et d’une durée de 28 mois, selon les termes du contrat, le projet avait pour objectif de permettre « l’optimisation de la production du complexe GNL, le chargement des méthaniers de grande capacité pouvant atteindre 220 000 m3, le chargement des tankers allant de 50 000 t jusqu’à 250 000 t, la reconversion du poste existant GNL pour le GPL, l’adaptation du poste existant des aromatiques pour le déchargement et le déchargement des MTBE (méthyl tert-butyl éther), ainsi que la réalisation d’un nouveau poste d’accostage pour navire avec une aire de stockage pouvant atteindre 15 hectares », pour reprendre les termes du communiqué final de Sonatrach final ayant ponctué la cérémonie de signature de ce contrat avec Sonatrach.

Deux années plus tard, sur le terrain, à savoir au niveau du port pétrolier de Skikda, ce projet de la fameuse Jetée GNL n’a connu aucun taux d’avancement appréciable ou notable. Pis encore, la compagnie chinoise CHEC accuse 18 mois de retards dans les travaux de ce méga-chantier qu’elle s’est engagée au bout de 28 mois. Un engagement qu’elle ne respectera jamais parce qu’avec tout le retard accusé dans les travaux de construction, il est impossible de livrer cette jetée, un ouvrage qui s’avance dans la mer pour couvrir l’entrée d’un port, GNL dans les délais impartis.

En dépit des mauvaises performances de la CHEC, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, veut lui rajouter encore un nouveau marché de 300 millions de dollars ! Du pur favoritisme qui soulève des interrogations sérieuses sur les intentions du PDG de Sonatrach.  C’est une  situation qui s’apparente clairement à des « indus avantages ». Un délit criminalisé par le législateur algérien et punit par de la prison ferme. Au lieu de rappeler à l’ordre la CHEC qui accumule les bourdes et retards dans le chantier de la nouvelle jetée GNL du port de Skikda, la Sonatrach va la récompenser avec un nouveau marché de 300 millions de dollars. Encore un scandale sur lequel les services de sécurité ferment les yeux.

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4 تعليقات

  1. Et toujours pas un seul article sur Ould Kaddour arrêté aux EAU…Avec Ould Kaddour ce sont des dizaine de millions d’euros partis en fumée et dans ses comptes personnels…Mr Semmar tapez sur Google ( votre informateur préféré) : Ould Kaddour et BRC…

    Je sais….je sais…c’est un des membres de ton clan qui t a exfiltré en France après la chute des Bouteflika….Mais montre nous que tu as une once de dignité…allez…courage…

  2. Article bidon infondé comme d’habitude
    Prenez en de la graine. ;

    « L’Union internationale du gaz (UIG) a d’ailleurs reconnu mardi, 23 mars, « la fiabilité de l’Algérie et de sa compagnie pétrolière et gazière Sonatrach, dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz et en GNL ».

    « L’Algérie, et à travers Sonatrach, a approvisionné en gaz et en GNL l’Europe avec une crédibilité et une confiance totale », écrit l’UIG dans un tweet.

    L’organisation mondiale affirme ainsi que Sonatrach « a gardé l’Europe au chaud pendant cinq décennies ».

    L’UIG reconnait également à Sonatrach d’avoir assuré à l’Europe, pendant 5 décennies, un « approvisionnement fiable en gaz et GNL pour prospérer sur le plan industriel et électrique ».

    C’est dire que la persévérance paie. La maîtrise de la chose aussi. Nommé en février 2020 Président directeur général de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sontrach, Toufik Hakkar a été désigné par le magazine économique américain Forbes, dans son classement 2021, comme l’un des plus influents directeurs exécutifs de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord). »
    No comment
    Circulez y a rien à voir