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mardi, mai 30, 2023

Exclusif. Fraude électorale, copinage et chitta politique : le parcours troublant de la nouvelle présidente du Tribunal de Sidi M’hamed

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Mme Dounia Guellati, la nouvelle présidente du tribunal d’Abane Ramdane à Sidi M’hamed (Alger) est un personnage troublant qui commence d’ores et déjà à susciter une énorme polémique. Installée dans ses nouvelles fonctions ce lundi 4 novembre par le Procureur général près la Cour d’Alger, M. Sid Ahmed Merrad, cette magistrate illustre parfaitement la collusion d’intérêts entre le pouvoir politique et l’appareil judiciaire. 

En effet, Dounia Guellati a bénéficié de cette promotion à la tête du plus important tribunal dans la capitale Alger grâce à ses relations familiales avec un haut responsable de la Cour Suprême, son beau-père Rouania Amar, président de la chambre foncière au niveau de la Cour Suprême. Ami personnel à Belkacem Zeghmati, l’actuel ministre de la Justice, le beau-père de Dounia Guellati a pu lui obtenir une exceptionnelle promotion pour se retrouver à la tête d’un tribunal aussi stratégique comme celui d’Abane Ramdane. Auparavant, Dounia Guellati était une simple conseillère auprès de la Cour de Tébessa et son mari occupait la fonction de conseiller auprès de la Cour de Skikda.

Aujourd’hui, Dounia Guellati est arrivé au plus haut de la pyramide judiciaire en prenant la direction du tribunal de Sidi M’hamed, le tribunal qui traite tous les gros dossiers judiciaires de l’Etat algérien. Quant à son mari, Rouania Chemseddine, il a été muté vers la Cour de Tipaza en tant que conseiller.

Mais il n’y a pas que le favoritisme qui cause problème dans l’ascension fulgurante de Dounia Guellati. Cette magistrate est réputée pour sa très forte proximité avec le pouvoir politique pour lequel elle avait accepté de diriger plusieurs missions controversées comme celle de participer activement à la Commission nationale de supervision des élections législatives en 2012. Sa nomination a été annoncée par un décret présidentiel signé par l’ex-Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

La nouvelle présidente du tribunal d’Abane Ramdane est donc une habituée des fraudes électorales qui ont caractérisé la vie politique en Algérie ces dernières années. Elle avait même joué un rôle important dans le déploiement de cette fraude électorale en sa qualité de membre d’une commission de supervision des élections législatives, une commission fantoche qui n’a jamais empêché le truquage des élections.  Un tel parcours chaotique et suspect ne saurait rassurer les Algériens qui militent depuis le 22 février pour un Etat de Droit dans leur pays. Une magistrate avec un tel C.V ne peut que perpétuer l’actuel système judiciaire fondé sur la primauté du diktat politique sur le droit civique.

 

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