C’est un projet secret que les investisseurs émiratis sont en train de préparer pour modifier totalement les règles qui régissent le marché de distribution des cigarettes en Algérie.
Algeriepart a appris au cours de ses investigations que la Société des tabacs algéro-émiratie (STAEM ) va lancer à travers tout le territoire national pas moins de 40 Centres de distribution de ses cigarettes.
Il y aurait, selon nos informations, au moins 3 unités au centre du pays à savoir Alger et ses environs. Les autres centres de distribution seront répartis à travers l’est et l’ouest du pays.
Il s’agirait selon nos sources des anciennes succursales de la SNTA, devenue depuis le holding MADAR, et cédées à l’Union Tobacco Company à des prix dérisoires.
Nos sources poursuivent que des locaux, utilisés par certaines succursales, qui appartiendraient à des APC et à l’OPGI, étaient louées par la SNTA à des prix dérisoires puis depuis, louées par l’UTC aux mêmes prix…
Nous avons par ailleurs été surpris d’apprendre que le DG de la Société par actions (SPA) STAEM est en même temps DG de la SPA UTC.
Selon d’aitres sources, il s’agirait de tout un nouveau système de distribution des cigarettes qui vise à ne plus dépendre ou travailler avec les grossistes traditionnels.
La STAEM souhaiterait ainsi disposer de dépôts avec ses propres employés pour en finir avec les circuits de distribution actuels composés de grossistes stockant et vendant des cigarettes sans respecter les règles strictes du marché.
Ces grossistes nous dit-on trichaient souvent avec les prix et s’offraient des augmentations injustifiées.
Les émiratis ambitionnent de réduire la corruption qui mine le marché de distribution des cigarettes en Algérie et qui est estimé à 2,5 Milliards de dollars.
Auparavant pour distribuer les produits de la STAEM, il fallait procéder au dépôt d’un dossier administratif conséquent. Le traitement de ces dossiers était biaisé par le favoritisme et les pots-de-vin.
Il faut savoir qu’avant 2016, ll n’y avait qu’un nombre très réduit de grossistes privilégiés qui étaient autorisés à distribuer et revendre les marques de cigarettes de la STAEM, le leader du marché algérien du tabac avec des parts dépassant les 66 % en 2016.
Un marché qui ne cesse de croître puisqu’il était estimé d’ores et déjà à quelques 1,2 Milliards de paquets de cigarettes par an, dont une part de plus de 65% revenait aux marques étrangères.
La STAEM détiendrait 66% de ce marché, la SNTA 22% et British American Tobacco 12%.
A travers cette distribution directe voulue par les emiratis, les prix des cigarettes devraient être mieux contrôlés et régulés puisque au commerce de détail, le client final n’aura pas à subir les marges excessives dictées par des grossistes indélicats.
Enfin et comme.nous l’annoncions avec étonnement, les unités les plus rentables de la désormais ex SNTA, comme l’unité d’El KHROUB ou celle de SIG seraient en phase d’être cédées à l’UTC, dans l’attente d’une décision du Conseil des Participations de l’Etat. (CPE).
Nous reviendrons bien évidemment dans nos prochaines éditions, avec le bilan de cette action très controversée de cession de l’activité commerciale d’un marché stratégique pour les finances publiques, à une entreprise ou l’état algérien est devenu minoritaire…