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vendredi, juin 2, 2023

Exclusif. Des postes de juges « en vente » pour 450 millions de centimes : la corruption gangrène toujours la justice algérienne

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Certes, la bande mafieuse de Tayeb Louh, l’ex-ministre de la Justice emprisonné à El-Harrach, est en train d’être démantelée graduellement, mais la justice algérienne demeure toujours otage de cette corruption qui la gangrène tel un cancer qui ronge le corps d’un malade agonisant. Preuve en est, nous avons mené des investigations qui nous permettent de découvrir que plusieurs magistrats véreux ont versé des pots-de-vin à des hauts responsables du ministère de la Justice pour obtenir une promotion  ou conserver leur poste privilégié en dépit de leur bilan médiocre ou alarmant. 

C’est ainsi que dans la wilaya de Tlemcen, la magistrat Belili Achraf Zineddine, juge d’instruction au niveau du tribunal de Sebdou entre 2017 et 2018 avait été auparavant dégradé et muté vers le tribunal de Ain Sefra, wilaya de Naama, en tant que simple juge de siège. Cette sanction avait été décidée à la suite de l’implication démontrée de ce juge dans plusieurs affaires de corruption ayant ébranlé le secteur de la justice à Tlemcen. A la surprise générale, il s’avère que le magistrat Belili Achraf Zineddine a bénéficié d’une « grâce » au cours du dernier mouvement annuel décidé dans le corps de la justice pour retrouver ses fonctions de juge d’instruction au tribunal de Sebdou.

Quel est le secret de cette surprenante réhabilitation ? La réponse est simple et glaçante certifient les sources judiciaires consultées par nos soins au cours de nos investigations : un pot-de-vin de 450 millions de centimes remis à un cadre dirigeant de la direction générale des ressources humaines du ministère de la Justice dirigée, depuis le début du mois de juin dernier, par Bitam Abdelmadjid, l’un des bras-droits de l’actuel ministre Belkacem Zeghmati.

Au tribunal de Mechria, dans la wilaya d’El-Bayadh, un autre juge est cité ouvertement  dans une autre affaire de pot-de-vin. Il s’agit de Rahoui Mohamed qui occupait le poste de juge de siège au niveau du tribunal de Mechria. Ce magistrat s’es procuré grâce à ses relations avec des milieux affairistes la somme de 500 millions de centimes pour corrompre des hauts responsables du ministère de la Justice qui ont placé son nom sur la liste des mutations lui permettant ainsi de devenir, dans le sillage du mouvement décidé jeudi dernier,  juge d’instruction près du tribunal de Gdyel dans la wilaya d’Oran.

Au tribunal de Larbaâ dans la wilaya de Blida, un magistrat qui avait accepté de libérer un parent à Abdelmadjid Bitame s’est retrouvé promu comme juge d’instruction près du tribunal de Koléa dans la wilaya de Tipaza. Ces exemples confirmés par nos investigations indiquent que notre justice est encore consumée de l’intérieur par le fléau de la corruption et celui du favoritisme. il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

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