Au sein de Mobilis, l’opérateur de téléphonie mobile détenu par l’Etat, un climat de rébellion est en train de s’instaurer de jour en jour pour désobéir aux injonctions venues de Houda Feraoun, la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication. Nous avons appris, effectivement, au cours de nos investigations que plusieurs cadres dirigeants de Mobilis refusent de siéger dans les commissions des marchés pour avaliser l’attribution de marchés publics dans des conditions plus que douteuses et suspectes.
Le boycott des cadres supérieurs a empêché la conclusion de plusieurs contrats entre Mobilis et des fournisseurs privés de smartphones ou de tablettes. Les cadres de Mobilis refusent de signer ou de valider des marchés publics qui ne sont plus conformes aux lois fixées par la législation en vigueur dans notre pays. A la suite de plusieurs scandales précédents de corruption qui ont conduit à l’incarcération du directeur juridique et le directeur des opérations de Mobilis au mois de juin dernier dans le cadre de l’affaire des frères Benhamadi, dont l’instruction judiciaire a débuté officiellement au tribunal de Sidi M’hamed au mois d’août dernier, les cadres supérieurs de Mobilis ne veulent plus s’associer aux manoeuvres de la ministre Houda Feraoun qui abuse de son pouvoir pour influencer le conseil d’administration de l’opérateur de téléphonie mobile appartenant à l’Etat. Des manoeuvres qui visent à attribuer des marchés à entreprises chinoises avec lesquelles Houda Feraoun partagent de nombreux intérêts.
Devant cette situation qui créé un blocage des activités marketing de Mobilis, c’est le PDG Mekkid Bellal qui se retrouve contraint à signer lui-même des bonds de commandes. Pour la première fois depuis la création de Mobilis en 2004, un DG est contraint à signer personnellement les bons de commandes, déplorent nos sources.
Les cadres qui font de la résistance à Houda Feraoun affirment souffrir des pressions continues de la ministre depuis 2016 pour obliger Mobilis à changer ses équipements notamment les antennes-relais afin de remplacer les équipements du géant suédois Ericsson, qui équipe toute la wilaya d’Alger depuis le déploiement du 1er réseau mobile en Algérie en 1998, afin de les remplacer par le matériel du géant Chinois Huawaei avec lequel Houda Feraoun et son entourage, à savoir ses conseillers et collaborateurs, entretiennent des relations de proximité très troublante.
Plusieurs hauts responsables de Mobilis n’ont pas accepté de valider cette opération et de réattribuer les marchés à Huawei ne trouvant aucun prétexte raisonnable pur remplacer le fournisseur numéro 1 au niveau mondial, à savoir Ericsson par le chinois Huawei. Une opération qui devrait coûter 110 millions de dollars au Trésor Public algérien. C’est donc de la pure et simple
dilapidation des deniers public !
Pour faire aboutir ce projet diabolique, Houda Feraoun a tenté de rouler dans la farine plusieurs anciens DG de Mobilis. Mais à chaque fois, des membres du Conseil d’administration opposent leur véto. La jeune ministre du gouvernement a fini par décider de s’attaquer à la composition du Conseil d’administration de Mobilis en imposant ses pions dans l’espoir d’asseoir sa mainmise sur l’opérateur étatique de téléphonie mobile. Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations.