Au printemps 2021, la Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA), le renseignement militaire en Algérie, avait lancé une vaste enquête sur des acquisitions immobilières suspectes du fils de Boualem Boualem, le conseiller plus puissant et influent du Palais Présidentiel d’El-Mouradia.
Il s’agissait de soupçons de corruption et d’enrichissements illicites concernant des maisons acquises à Sant Joan d’Alacant, au sud de l’Espagne. Malheureusement, l’enquête de la DCSA fut rapidement bâclée, voire sabotée, parce que les enquêteurs ont dévié du chemin de l’objectivité et de la rigueur pour tenter de mettre en place un complot purement politique visant à impliquer le fils de Boualem Boualem, un consommateur de stupéfiants expulsé de France pour des délits de vols dans des centres commerciaux, dans un vaste trafic de drogues entre le sud de l’Espagne et l’Algérie aux côtés d’un narcotrafiquant algérien surnommé « Mario ».
Cette opération devait reposer essentiellement sur un faux témoignage établi par l’ancien consul d’Algérie à Alicante qui fut, par la même occasion, un colonel des services secrets algériens au niveau du renseignement extérieur, à savoir la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE). L’ex-consul refuse d’entrer dans la combine et l’enquête de la DCSA fut ainsi enterrée parce qu’elle n’a pas pu aboutir à des poursuites judiciaires sérieuses en l’absence d’éléments suffisamment fiables pour inculper le fils de Boualem Boualem.
Ainsi, au nom de l’instrumentalisation politique, la sécurité militaire a saboté une importante enquête sur des faits de corruption et de détournements d’argents à l’étranger pour se consacrer à un médiocre scénario de complots politiques. La sempiternelle et inutile guéguerre des clans minant de l’intérieur les services de sécurité compromet encore une fois les enquêtes sécuritaires sur les scandales de corruption les plus alarmants qui n’aboutissent pas dans cette « Nouvelle Algérie ». Nos révélations.
