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vendredi, mars 29, 2024

Evasion spectaculaire de 4 dangereux prisonniers d’un hôpital psychiatrique dans la wilaya de Mila

C’est une affaire troublante qui permettra certainement de lancer un véritable débat sur la sécurité et la bonne gestion des structures sanitaires dédiées à la prise en charge des personnes atteintes de maladies psychiatriques en Algérie. L’hôpital psychiatrique d’Oued El Athmania, dans la wilaya de Mila, a été le théâtre le 18 avril dernier d’une spectaculaire évasion de 4 prisonniers très dangereux, des criminels très violents, qui ont été admis initialement dans cette structure de santé publique pour des soins urgents et auscultations approfondies, a pu apprendre Algérie Part de plusieurs sources concordantes.  

Vers 2 H 20 du matin, 4 détenus internés au service judiciaire pour des soins psychiatriques dans cet hôpital qui date de l’ère coloniale, plus exactement de 1932, et ne possède pas les moyens appropriés pour un hôpital psychiatrique moderne et digne de ce nom, ont pu tromper la vigilance des infirmiers et des surveillants pour s’évader et quitter précipitamment cet établissement provoquant ainsi une vague de frayeur générale dans toutes les localités environnantes.

Le lendemain matin, un Procureur de la République a été dépêché sur les lieux pour constater les faits de cette évasion et une enquête a été rapidement confiée à la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) est l’unité d’intervention de la police judiciaire de la Police algérienne. Un dispositif d’alerte maximale a été mis en place en raison du profil très inquiétant des 4 évadés. Le premier évadé est originaire de Tébessa et il est connu pour être l’un des plus grands trafiquants de drogues dans l’est algérien.

Le 2ème déserteur est originaire de Touggourt et il est aussi un important baron du narcotrafic. Il était recherché activement par la Gendarmerie Nationale dont les enquêteurs avaient rencontré beaucoup de difficultés pour le capturer et le présenter à la Justice. Le 3e déserteur est originaire d’Ain S’mara (Constantine) et il s’agit d’un dangereux repris de justice accusé d’avoir assassiné sauvagement sa propre mère.

Le 4ème déserteur est originaire de Teleghma dans la wilaya de Mila et il est considéré comme le plus dangereux des 4 déserteurs. Il s’agit d’un criminel sans scrupules qui a assassiné le receveur de la poste de Teleghma dans son domicile familial et sous les yeux de son épouse.

Selon nos investigations, les éléments de la BRI ont pu capturer les deux premiers évadés alors que les deux autres courent toujours et demeurent activement recherchés. D’après les éléments factuels que nous avons pu confirmer auprès de plusieurs sources locales, les 4 évadés ont ont scié les barreaux d’une petite fenêtre pour sauter, ensuite, au-dessus du mur de l’établissement psychiatrique et prendre ainsi la fuite.

Il faut savoir que le service judiciaire de l’hôpital psychiatrique d’Oued El Athmania est sous l’autorité du Procureur de la République qui peut décider d’envoyer des prisonniers pour des soins psychiatriques avant de retourner à leurs cellules de prison après guérison. Il s’avère, selon nos vérifications, que ce service sensible n’est pas pourvu de policiers ni de gardiens armés ou équipés. La sécurité des patients est assurée uniquement par les infirmiers qui veillent sur pas moins de 91 prisonniers dangereux. Le service judiciaire de cet hôpital spécialisé a pour habitude de recevoir les prisonniers de 17 wilayas de l’Est et du Sud du pays.

Pour l’heure, les membres du personnel médical et paramédical sont soupçonnés de complicité dans cette évasion inédite. Une enquête est toujours en cours pour permettre de situer la responsabilité de chaque responsable de l’hôpital psychiatrique. Cependant, l’administration de l’établissement a d’ores et déjà procédé à la suspension de deux infirmiers qui étaient de garde pendant la nuit qui a été troublée par la fuite des 4 détenus dangereux.

Or, cette mesure a soulevé la colère de tous les infirmiers de l’établissement qui ont promis d’organiser un rassemblement public pour manifester leur colère en guise de solidarité avec leurs collègues injustement suspendus. Les infirmiers protestataires estiment que l’internement des prisonniers instables mentalement sans une couverture sécuritaire, est inacceptable car « un infirmier n’est pas formé pour ce genre de situation ». Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans ses prochaines publications.

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