La dépendance de l’Algérie vis-à-vis des importations a porté énormément préjudice à la situation de l’emploi dans notre pays. C’est du moins ce que démontre une étude économique très approfondie menée par Mohamed KADI
Maître de recherche au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread).
« Les résultats obtenus à partir de l’analyse économétrique, montrent clairement
que les exportations influent positivement sur la création d’emplois, tandis que les
importations le détruit, dans toutes les branches du secteur manufacturier », constate ainsi cette étude qui a revu tous les chiffres du commerce extérieur de l’Algérie pour tenter de comprendre « comment le stock d’emploi et la valeur ajoutée créée réagissent au mouvement d’exportation et d’importation ».
Si des emplois sont détruits en Algérie, c’est tout simplement à cause de la capacité très limitée du secteur industriel à assurer une substitution aux importations. La même étude de terrain a confirmé que la « dépendance croissante aux importations et la perte accrue des emplois et de la valeur ajoutée dans le secteur manufacturier, sont les conséquences les plus plausibles du processus de désindustrialisation de l’économie algérienne ». Un processus qui a causé énormément du tort au pays et aujourd’hui, la situation s’avère être très grave car l’économie algérienne fondée sur les richesses minières (hydrocarbures) défavorise toutes tentatives de développement industriel.
Si l’Algérie veut créer des richesses et des emplois, elle n’a pas un autre choix que de se tourner vers un rééquilibrage entre ses exportations et ses importations. L’étude menée par le chercheur au CREAD a démontré « une forte corrélation positive entre les exportations et la création de la valeur ajoutée ». « Cela peut s’expliquer par la nature des produits exportés. En effet, les avantages concurrentiels en matière des coûts de production en l’occurrence les prix de l’énergie et de la main d’œuvre permettent de dégager une valeur ajoutée relativement conséquente », constate enfin Mohamed KADI du CREAD.