Entre l’université algérienne et le marché du travail, le divorce est pratiquement consommé. Et pour cause, les entreprises ne font plus confiance à la valeur du diplôme universitaire et les recruteurs ne favorisent aucunement les jeunes diplômés. Bien au contraire, il les excluent pour la simple raison que leurs profils ne correspondent pas aux besoins des entreprises.
Cette réalité amère a été confirmée par une très sérieuse enquête universitaire obtenue par Algériepart. Mais comment en est-on arrivé jusque-là ? En vérité, l’université algérienne s’est déconnectée des réalités du marché du travail en raison de la faiblesse de l’encadrement de ses étudiants. C’est ce que démontre une autre enquête universitaire menée par des chercheurs de l’université d’Oran.
En consultant et étudiant les réponses des enseignants de 5 facultés importantes de l’université d’Oran Es-Sénia, les auteurs de cette enquête ont découvert que pas moins de 54 % n’ont pas été formés avant d’enseigner aux étudiants. Il s’agit, pourtant, de nouveaux doctorants qui sont en principe « des formateurs pour un nombre important d’étudiants », note l’enquête dont Algériepart s’est procuré une copie.
Les résultats de ces recherches nous apprennent également que seulement 44 % des enseignants ont suivi des formations avant d’occuper leurs fonctions au sein de l’université. Un pourcentage qui demeure très faible et qui reflète le manque cruel d’expérience des encadreurs de nos étudiants. Par ailleurs, 76 % des enseignants reconnaissent que les étudiants algériens ne bénéficient pas de formation de qualité en matière de nouvelles technologies. Et 96 % des enseignants préconisent la révision des programmes universitaires pour les adapter aux mutations modernes de l’économie.
Dans ce contexte, 64 % des enseignants ont confirmé enfin que l’université algérienne ne répond pas aux besoins du marché du travail. C’est dire que de véritables réformes sont nécessaires pour sauver des milliers de nos jeunes diplômés du chômage endémique et massif qu les martyrise depuis des années.