La famille algérienne souffre d’un grand problème de communication. C’est du moins ce qu’a conclu une enquête menée par des chercheurs du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). Intitulée « Modèles d’enfants et pratiques familiales », cette enquête de terrain a été menée auprès de 150 ménages. Le nombre d’enfants moyen dans ces ménages est de quatre enfants.
« Dans le but d’explorer les modes de communications au sein de la famille, des questions sur la « qualité de la communication », sur « les moments qui regroupent tous les membres de la famille » ont été posées aux parents et aux enfants », expliquent à ce sujet les auteurs de cette enquête universitaire qui nous apprend énormément sur le fonctionnement de la famille algérienne. Un fonctionnement complexe marqué surtout par les problèmes de communication entre les parents et les enfants.
Ces derniers sont, d’ailleurs, près de 60 % à juger insuffisants les efforts de communication accomplis par leurs parents. 42,7% des enfants algériens qualifient de « rares » les efforts de leurs parents et « 15% » d’inexistants ». Ce constat fait froid dans le dos et peut expliquer l’incompréhension qui règne entre parents et enfants dans notre société.
« Ce manque de communication est confirmé par les attentes des parents pour qui l’obéissance des enfants occupe la première place », nous apprend cette enquête dont es résultats ont démontré qu’en matière d’éducation des enfants, « le père, lui, accorde la première place à la fille et la deuxième place au garçon ; alors que la mère s’inquiète plus pour la scolarité du garçon », note toujours la même enquête obtenu par Algériepart.
Or, les témoignages des enfants indiquent que le père comme la mère utilisent en premier lieu les cris et les sermons quand leur enfant commet une bêtise. Toutefois, « le père utilise près de trois fois plus les châtiments corporels, la maman use plus des sermons et cris », notent les chercheurs du CRASC selon lesquels au sein de la famille algérienne, c’est la mère qui cumule souvent « les rôles affectifs et d’autorité (contrôle de la télé, des sorties, des vêtements et de la scolarité) ».