Abdelmadjid Dennouni est né le 30 janvier 1954 dans la commune de Beni Snous, dans la Wilaya de Tlemcen. Licencié en sciences politique de l’université d’Oran et Docteur en Economie de l’université de Rennes, il a été élu tout-à-tour Président de la Confédération Générale du Patronat, CGP-BTPH et vice-Président du conseil national à la concurrence.
Abdelmadjid Dennouni – PDG du Groupe DENNOUNI
Abdelmadjid Dennouni, à la tête d’une entreprise créée à Tlemcen : le groupe DENNOUNI, est également député FLN de la circonscription de Tlemcen.
Ce député siège par ailleurs, depuis février 2019, en qualité de vice-Président de l’Union des parlementaires européenne, aux côtés du Président du parti travailliste israélien et député à la Knesset (Parlement israélien) Amir Peretz, qui fut par ailleurs Ministre de la défense d’Israël du 4 mai 2006 au 18 juin 2007 !
Amir Peretz – Vice-Président assemblée Parlementaire de la Méditerranée.
Surprenant de voir un élu FLN algérien, mandaté par le peuple, siéger aux côtés du représentant d’un pays non reconnu par l’Algérie… Mais nous n’en sommes pas à une contradiction près !
Qu’à cela ne tienne, avec un effectif de près de 900 personnes et un chiffre d’affaires dépassant les 100 millions d’euros, le Groupe DENNOUNI, est actif dans les domaines des travaux publics, de l’hydraulique, de la promotion immobilière, de la distribution d’engins de l’agroalimentaire et des matériaux de constructions.
SOCOPE, une des filiales du groupe gérée par l’un de ses frères, représente l’entreprise chinoise Sany Heavy Industry Co., Ltd, spécialisée dans la fabrication d’engins de chantier. Cette dernière a été fondée 1989 par Liang Wengen, employé un temps au Ministère chinois supervisant la fabrication des munitions et des chars d’assaut de l’armée…
C’est d’ailleurs également avec ses frères Abdellah et Abdelhamid qu’il active dans la construction, ou il est inscrit au tableau National des promoteurs immobiliers, dans la liste arrêtée par le Ministère de l’Habitat en 2017, comme vous pouvez le constater ci-après.
Alors que les entreprises de l’élu de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) ont accès à des marchés publics dans le secteur du Bâtiment, Travaux Publics et Hydraulique (BTPH), Abdelmadjid Dennouni a tout de même mis tout son poids pour demander une révision urgente de l’ordonnance sur la Concurrence de 2003. Selon lui, cela permettrait aux entreprises algériennes, dont les siennes, de pouvoir supplanter les compagnies étrangères dans les marchés publics… Du sur mesure !
L’élu FLN Dennouni ne disait rien sur le manque de professionnalisme, les manquements et retards que sa propre société faisait subir aux pouvoirs publics et à certains des marchés qu’il s’était vu attribuer, comme celui des 35 Km de renforcement du chemin de Wilaya N° 98 à Sidi Bel Abbes.
Alors que les travaux devaient débuter le 17 Août 2014 et durer 4 mois, l’entreprise EGTPH Dennouni s’est vue mettre en demeure par la direction des travaux publics de la wilaya de Sidi Bel Abbes pour le lancement, l’achèvement et la livraison du projet… alors qu’on était à la fin du mois de Janvier 2017 ! Comment pouvait-il honnêtement parler de supplanter les entreprises étrangères ou mêmes locales ? Mais nous n’en sommes pas à une contradiction près !
L’élu du peuple avait bien pris soin de bénéficier de tous les privilèges et exonérations offerts dans le cadre de l’ANDI et de s’assurer une mobilisation de crédits bancaires pour ses entreprises afin d’attirer des investisseurs étrangers, comme vous pouvez le constater dans les documents ci-après.
En Mai 2015, Dennouni dénonçait déjà le « favoritisme » dont jouissaient, d’après lui, les opérateurs étrangers opérant en Algérie, lesquels disposeraient de centrales à bétons et bénéficieraient d’un accès privilégié aux cimenteries, « ce qui n’est pas autorisé aux entreprises Algériennes » les confrontant, de fait, à une concurrence déloyale.
Pour lui, dans le secteur du BTPH la concurrence est importante du fait que beaucoup d’appels d’offres internationaux étaient lancés au détriment des appels d’offres nationaux.
A ce titre, Dennouni déclarait ‘’Nous sommes à même de nous substituer aux importations de matériaux de construction « d’ici deux années », lors de l’émission de la chaîne 3 de la Radio Algérienne : l’Invité de la rédaction.
Le Président de la CGP-BTPH avait alors, à plusieurs occasions, fustigé l’importation de ces produits, pour faciliter, selon lui, les exportations illégales de devises. Une pratique à laquelle Abdelmadjid Dennouni refuse de s’adonner ? On y reviendra.
Malgré son discours très nationaliste, le député FLN de Tlemcen va toutefois discrètement s’allier au bureau portugais d’architecture et d’ingénierie JFA Engenharia au sein d’Engineering Managing & Construction (ENMC).
Pour rappel, JFA Engenharia a conçu pour le Ministère de la Défense, l’hôpital militaire de Ouargla réalisé par le turc Kayi, avant son inauguration à la fin de l’année 2018 par le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah.
En Juin 2019, JFA et Dennouni auraient même créés, selon plusieurs sources consultées, le Bureau d’Etudes JFA Algérie ! Mais nous n’en sommes plus, n’est-ce pas, à une nouvelle contradiction près…
Tout cela n’a jamais empêché les entreprises de Dennouni d’avoir un carnet de commandes bien rempli pour réaliser, entre autres, le bitumage des couches de roulement et trottoirs des chaussées de la trémie de Chetouane d’une longueur de 800 mètres, octroyé par direction des travaux publics de la Wilaya de Tlemcen, ou de se voir attribuer des marchés concernant le tronçon Tlemcen de l’Autoroute Est Ouest.
Ou encore une fois le marché de réfection et de revêtement des chemins communaux octroyé par la Direction des Travaux Publics de la Wilaya de Sidi Bel-Abbes, et tant d’autres marchés encore.
‘’Abdelmadjid Dennouni, que l’on dit très proche de l’ex DGSN Hamel, a même abusé de sa position pour multiplier les acquisitions foncières.’’ Nous assure-t-on.
Plusieurs sources nous ont affirmé qu’il aurait cédé un terrain au profit d’Aziz Gara, le magnat de la téléphonie mobile et de l’hôtellerie, pour y implanter un de ses hôtels. Nous y reviendrons dans une prochaine publication.
Un autre point noir entache la réputation du député Dennouni selon un cadre de l’Agence Nationale d’Intermédiation et de Régulation Foncière (ANIREF).
‘’Le groupe d’Abdelmadjid Dennouni aurait été ‘’choisi’’ dans le cadre de l’attribution d’un des 49 nouveaux parcs industriels par la Direction de l’ANIREF, sans que ses entreprises n’aient les qualifications requises’’.
Est-ce parce que le groupe privé de Tlemcen était étrangement proche de décideurs tels le Général Abdelghani Hamel, l’ex-patron de la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN) ?
La famille Dennouni, qui a profité comme beaucoup d’oligarques d’incroyables facilités depuis ces vingt dernières années, a également décidé d’investir dans la très prometteuse filière agricole et agro-industrielle à travers la Société Agricole de Production et Exploitation (SAPE), la société d’agriculture et d’accouvage Agro Den, et la société Bioran, créée récemment pour se lancer dans la fabrication de pâtes, couscous, produits de boulangerie industriels, etc… Un empire industriel parrainé par un législateur !
Certes beaucoup diront qu’il n’y a pas mieux qu’un patron d’entreprise pour défendre les intérêts des citoyens, des entreprises et des entrepreneurs. C’est un point de vue défendable.
Mais il s’agit là d’un gérant d’entreprises privées auquel ‘’on’’ a investi une mission de représentativité populaire à travers un mandat public. Comment dès lors contrôler le lien ténu entre ses aspirations économiques personnelles et la protection des intérêts de la population ?
Comment vérifier qu’il n’a pas tiré un bénéfice personnel de la primeur d’informations non publiques qu’il a eu à connaitre dans le cadre de son mandat de député ? Bien difficile.
Si l’on veut réduire ces comportements abusifs au sein des instances législatives, il serait fondamental d’instituer des « codes déontologiques », englobant un ensemble de normes qui régiraient le comportement des parlementaires de notre pays et un mécanisme légal indépendant capable de veiller à l’application de ces normes. Mais on en est encore bien loin…
Ces troublantes positions d’une personnalité politique ayant mandat pour défendre les intérêts publics, et qui d’un autre côté multiplie les actions de lobbying pour renforcer ses intérêts personnels, soulèvent bien évidemment le problème du conflit d’intérêt, voire de l’incompatibilité d’intérêts, situation dans laquelle un parlementaire délibère ou vote sur des questions politiques dans lesquelles il pourrait avoir un intérêt pécuniaire. Et en cela est autant immoral qu’illégal.
Car si Abdelmadjid Dennouni, citoyen algérien résidant en Algérie, n’est pas concerné par cet enrichissement illégal facilité par la déliquescence d’un régime algérien aujourd’hui aux abois, ni par le transfert illégal de devises, qu’il évoque de manière récurrente dans ses nombreux discours, comment peut-il justifier son investissement immobilier au sein de la société Civile Immobilière : SCI GUILENE, située au 175 rue de Paris à Montreuil, société qui a été créée en Octobre 2017 avant d’être radiée du registre du commerce le 11 janvier 2019 ?
Et comment peut-il s’expliquer le financement de cette autre adresse sise au 153 rue d’Alésia dans le 14ème arrondissement de Paris, dans lequel il s’est réfugié précipitamment au lendemain de l’arrestation du Général Abdelghani Hamel ?
Ou encore comment son frère, Abdelhamid Dennouni, a pu se procurer les devises nécessaires et les transférer en France pour son pied à terre sis au 142 Boulevard Masséna dans le 13ème arrondissement de Paris ?
Autant de questions qui ne s’épuiseront, à notre sens, qu’avec le départ définitif du paysage politico-financier algérien de TOUS les hommes et les femmes de Bouteflika et du régime qu’ils auront si bien servi. TOUS !