La gestion des entreprises publiques en Algérie est caractérisée essentiellement par le népotisme, le clientélisme et le clanisme. C’est la conclusion à laquelle ont abouti deux chercheurs universitaires algériens, Lamia AZIEZ et Ahmed KOUDRI, qui ont consacré toute une enquête sur le fonctionnement des conseils d’administrations des entreprises publiques algériennes.
Il s’agit d’une enquête savante et très détaillée qui nous renseigne surtout sur les mécanismes adoptées pour désigner les managers et administrateurs de plus grosses entreprises publiques dans notre pays.
Et les résultats de cette enquête font vraiment froid dans le dos car ils démontrent que le choix des administrateurs de nos entreprises publiques est basé dans la plupart des cas « sur des relations personnelles ». En effet, le mécanisme habituel de recrutement des administrateurs relève fondamentalement de la cooptation, fondée sur les relations
personnelles.
Ainsi, 42,75 % des administrateurs interrogés dans cette enquête menée par les deux chercheurs universitaires admettent que leur intégration au sein du conseil d’administration de leur entreprise publique dépend souvent de relations. Seulement, 6,11% de nos managers assurent que l’enrôlement au conseil n’est jamais lié aux relations. Par ailleurs, 12,98% des administrateurs ont été nommés sur la base de recommandations de personnes extérieures ne faisant pas partie du conseil.Cependant, 45,8% des administrateurs estiment que l’incorporation au conseil est peu liée aux relations personnelles alors que 5,34% des administrateurs conviennent que la promotion au
poste d’administrateur est toujours lié aux relations personnelles
« La nomination au poste d’administrateur est liée à l’appartenance à un même réseau (même école, expérience professionnelle similaire…) et sur des critères claniques et clientélistes », constatent enfin les deux chercheurs qui ont mené cette enquête au profit du Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (CREAD).
Ces conclusions démontrent que la gestion de nos entreprises publiques demeurent très déficientes et ne relève aucunement des méthodes rationnelles du management moderne. C’est ce qui explique certainement les contre-performances économiques de ces entreprises et la gravité de leur situation financière.