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jeudi, avril 25, 2024

Enorme malaise en Algérie : au moins 125 jeunes Harragas par jour ont tenté de fuir le pays

Les chiffres font froid dans le dos. Depuis le début de cette semaine en cours, à savoir le 20 septembre dernier, au moins 125 jeunes Harragas par jour ont tenté de fuir illégalement le pays. Entre le 20 et 25 septembre dernier, 755 personnes ont tenté de prendre la mer de manière illicite pour rejoindre les côtes européennes. Ces chiffres ont été communiqués officiellement par le ministère algérien de la Défense Nationale. Ces chiffres portent uniquement sur le nombre des Harragas interceptés et secourus en haute mer par les garde-côtes dépendant des forces navales algériennes. 

Les chiffres révélés ce samedi par la Direction de la Communication, de l’Information et de l’Orientation (DCIO) indiquent ainsi que 755 personnes qui tentaient de prendre la mer de manière illicite « ont été prises en charge par les services compétents des Forces Navales alors que trois (03) dépouilles d’émigrants clandestins dont l’embarcation a chaviré ont été repêchées ». La même source nous apprend également que ls opérations, menées par les unités flottantes de Recherche et de Sauvetage, ont permis le sauvetage et interception de 340 Harragas au niveau de la Façade Maritime Centre, 343 émigrants clandestins ont été secourus au niveau de la Façade Maritime Ouest et enfin 72 autres émigrants clandestins ont été interceptés au niveau des eaux territoriales relevant de la façade maritime est.

Ces chiffres témoignent clairement d’une montée en puissance du phénomène de la Harga. Cette moyenne dépassant les 120 Harragas interceptés par jour démontre qu’un profond malaise ronge profondément la jeunesse algérienne. La détérioration de la situation économique et financière de l’Algérie aggrave ce sentiment de désespoir faisant croire aux jeunes algériens que les horizons sont bouchés dans leur propre pays. A la misère sociale, le chômage endémique et massif qui se sont nettement aggravés depuis le début de la pandémie de la COVID-19 avec la suppression de plusieurs centaines de milliers d’emplois y compris dans le marché informel paralysé par la crise de liquidités, le confinement sanitaire et l’absence pure et simple de toute politique d’aides sociales au profit des plus fragiles, il faut rajouter le climat politique délétère qui règne en Algérie.

Répression, incarcérations arbitraires, procès expéditifs et des atteintes successives aux droits de l’homme, cette « Nouvelle Algérie » repousse sa jeunesse et lui propose de choisir uniquement entre deux voies : celle du chômage et l’exclusion sociale ou celle de la prison et de la répression pour celles et ceux qui oseront réclamer haut et fort le changement politique. Les Harragas illustrent parfaitement cette rupture séparant les Algériens de leurs dirigeants politiques et militaires. Les premiers veulent fuir pour chercher un avenir meilleur, les deuxièmes veulent se maintenir coûte que coûte au pouvoir quitte à régner sur un champ de ruines !

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