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jeudi, mars 28, 2024

Drame au concert de Soolking à Alger : et la responsabilité de la DGSN ?

Alors que toute l’Algérie pleure la mort des victimes décédées, et le bilan de 5 morts n’est pas encore officiel, les autorités n’ont toujours pas dévoilé la moindre explication pour déterminer les circonstances exactes de ce drame. Et pourtant, les premiers éléments recueillis par nos soins au cours de nos investigations soulèvent de nombreux détails troublants. 

Et parmi ces détails, l’on ne peut pas ignorer la responsabilité de la DGSN, à savoir les services de la police algérienne. Selon nos investigations, les organisateurs de ce concert, à savoir l’Office National des Droits d’Auteurs (ONDA), ont confié la gestion de tous les aspects sécuritaires à l’extérieur du stade du 20 août aux services de la DGSN. Il faut savoir qu’en Algérie, aucune instance n’est capable ou habilitée de s’occuper de la sécurité à l’extérieure d’une enseigne culturelle ou sportive exceptée la DGSN. C’est aux policiers d’accueillir la foule, la contrôler, d’assurer la surveillance pour éviter le moindre dérapage.

Ceci dit, les services de la DGSN ont géré cet évènement, à savoir le concert de Soolking, comme un match de football ! Les policiers ont renforcé, certes, les contrôles au niveau des entrées du stade du 20 août, mais ils n’ont pas tenu compte de la spécificité du public convié à ce concert. La police algérienne n’avait pas à affaire à des jeunes supporters habitués aux tensions et à l’anarchie des stades de football. Jeudi soir, les policiers devaient gérer des familles accompagnant des enfants, des adolescents, des jeunes filles, des pères et des mères qui ont fait le déplacement pour exaucer le voeu de leurs enfants fans du célèbre rappeur Soolking.

Ce public ne peut pas être traité ni soumis au même dispositif de contrôle que les supporters de football qui connaissent le stress habituel au niveau des entrées des stades de football. Selon plusieurs témoins oculaires, les policiers ont beaucoup tardé pour exécuter leurs contrôles et gérer la foule qui ne cessait de grandir au niveau de l’entrée du stade du 20 août. Dépassés et débordés par l’ampleur de la foule, ils ont commencé à ordonner aux spectateurs de se hâter pour entrer rapidement à l’intérieur du stade et libérer ainsi les entrées dans le but de diminuer la pression. Et à l’intérieur du stade du 20 août, des agents inexpérimentés et recrutés parmi les jeunes habitants du quartier de Belouizdad n’ont pas su comment compléter le travail des policiers et orienter la foule désorientée.

Malheureusement, les familles et les jeunes présents sur les lieux ont mal-compris les instructions des policiers et ont perdu leur sang  froid créant ainsi une énorme bousculade qui a provoqué le drame que nous connaissons tous aujourd’hui. Le bilan n’est pas officiel et de nombreux blessés sont encore hospitalisés pour des soins intensifs. La DGSN a raté l’évènement et ne s’est pas montrée à la hauteur de cet évènement inédit et tant attendu. Les autorités algériennes doivent se remettre très rapidement en cause et revoir leur mode de fonctionnement concernant la gestion sécuritaire de ces grands évènements populaires.

 

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