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jeudi, avril 25, 2024

Document exclusif. Financement illicite de la campagne électorale d’Abdelaziz Bouteflika : la preuve de la corruption massive du milliardaire Abdelmalek Sahraoui

Le milliardaire Abdelmalek Sahraoui, député FLN depuis 2017 de la wilaya de Mascara, et l’un des oligarques qui se sont enrichis de façon phénoménale durant le long règne d’Abdelaziz Bouteflika, était placé sous enquête depuis l’été 2019. Il s’avère que le dossier de cet oligarque, l’un des derniers qui sont encore en liberté, a été totalement étouffé et Abdelmalek Sahraoui bénéficie aujourd’hui d’une impunité intrigante. Et pourtant, le nom de cet oligarque sulfureux est évoqué dans plusieurs dossiers scandaleux sur lesquels enquête soi-disant la Justice algérienne. 

Parmi ces dossiers, nous retrouvons le financement illicite de la campagne électorale du 5e mandat brigué par Abdelaziz Bouteflika, le dossier dans lequel Ali Haddad, l’ex-deuxième fortune du pays, a été condamné le 25 mars dernier par la Cour d’Alger à quatre ans de prison ferme contre sept ans en première instance lors du procès qui s’est achevé le 10 décembre 2019 au tribunal de Sidi M’hamed.

Il s’avère que le milliardaire Ali Haddad n’était pas la seule personnalité impliquée dans ce vaste scandale de financement illicite de la campagne électorale du 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Et ce sont les mêmes pratiques de financement qui ont régi la campagne électorale du 4e mandat brigué et obtenu par Abdelaziz Bouteflika en 2104. Mais la justice algérienne n’a jamais voulu approfondir ses investigations dans ce dossier pour démanteler tout le réseau des oligarques qui ont tiré des avantages énormes et considérables depuis leur participation financière à la campagne du 4e mandat.

Le tribunal de Sidi M’hamed et la Cour d’Alger se sont contentés de « sacrifier » uniquement Ali Haddad et Said Bouteflika dans ce dossier.

Et pourtant, d’autres richissimes milliardaires ont recouru aux mêmes financements occultes lors du 4e mandat de 2014. Des pratiques qui ont provoqué un énorme préjudice au Trésor Public de l’Etat algérien. A titre d’exemple, le financement de la campagne électorale « a occasionné une perte au Trésor public estimée à 110 milliards de dinar » (plus de 830 millions d’euros), selon le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed.

D’ailleurs, Algérie Part a obtenu un document exclusif qui démontre que le député milliardaire Abdelmalek Sahraoui a versé pas moins de 2,5 milliards de centimes à la direction de campagne d’Abdelaziz Bouteflika. Ce versement a été effectué le 24 février 2014. Cet argent a été versé dans un compte bancaire ouvert à la BEA, la Banque d’Extérieure d’Algérie, à savoir la plus grosse banque étatique algérienne.

Le versement de cet argent occulte a été effectué par l’une des entreprises composant l’empire de l’oligarque Abdelmalek Sahraoui, à savoir CGI Filaha avec laquelle il a pu exploiter, plus tard, plusieurs dizaines de milliers d’hectares à travers plusieurs wilayas du pays.

Grâce à « cette participation financière » à la campagne électorale du 4e mandat de Bouteflika, Abdelmalek Sahraoui s’est ensuite constitué des avoirs financiers et immobiliers ou économiques qui ont fait de lui l’un des 20 hommes les plus riches en Algérie. Naturellement, la justice algérienne n’a jamais entamé des démarches pour ouvrir une enquête ou réclamer la levée de l’immunité parlementaire à ce député milliardaire sur lequel Algérie Part avait publié de nombreuses révélations appuyées par des documents exclusifs vérifiables et authentiques. 

 

Officiellement, il a été placé sous enquête depuis juillet 2019. Après avoir été convoqué à deux reprises par la Brigade Recherches de Bab Jedid de la Gendarmerie Nationale, cette enquête est restée au point mort.

La justice algérienne n’a reçu encore aucun dossier sérieux de la gendarmerie sur les dessous de la fortune  d’Abdelmalek Sahraoui, estimée à plus d’un milliard de dollars.

Il s’agit effectivement d’une immense fortune brassée grâce à un large éventail d’activités dans le monde de l’industrie et du commerce, allant de l’agriculture à l’énergie solaire, en passant par la commercialisation des produits pétroliers et dérivés, la prestation de service, etc. Abdelmalek Sahraoui et ses trois autres frères Sahraoui possèdent plus de 80 entreprises dans plusieurs secteurs à travers de nombreuses wilayas du pays.

Algérie Part poursuit ses investigations sur les rapports troublants entre Abdelmalek Sahraoui et le général Abderrahmane Arrar. Il reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans les jours à venir.

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