Depuis plus de 30 ans, Djoudi Djaadi croupit dans une prison américaine. Au Maryland, à 90 km de la capitale Washington, cet algérien, âgé d’une soixantaine d’années, est sans doute l’un des plus anciens prisonniers algériens à l’étranger.
Il est condamné, depuis 1986, pour « tentative de meurtre » sur son ex-épouse, une américaine qui n’a passé, en tout et pour tout, qu’une seule nuit dans un hôpital. «C’était dans un moment de colère. Je lui ai tirée dessus, mais elle est vivante», raconte l’homme, avec beaucoup de dépit.
Pour médiatiser son affaire, l’homme multiplie les contacts avec les médias algériens. Il espère notamment une intervention des services consulaires algériens pour l’aider à se payer un avocat. Les services consulaires peuvent également intervenir auprès du Gouverneur de l’Etat de Baltimore pour demander une grâce ou une réduction de la peine.
« Tous les ressortissants des autres pays qui sont détenus ici ont retrouvé leur liberté grâce à l’intervention de leurs gouvernements. Moi, je ne trouve aucune aide. Au consulat d’Algérie à Washington, on ne veut même plus me répondre au téléphone », s’indigne l’homme qui dit n’avoir pas pu voir sa mère depuis 34 ans. «Ma mère, âgée de 94 ans, pleure tous les jours. Elle est malade et elle ne peut pas me voir », raconte-il, avec un brin de tristesse.
Depuis quelques temps, l’Algérien, dont la famille originaire de Bordj-Menaïel habite à Alger, s’accroche à un espoir : son avocat est en train de faire pression sur le juge afin de lui accorder une réduction de la peine ou tout au moins le libérer pour « bonne conduite ». En attendant, l’homme dépérit à petits feux !