Le Service National de Garde-Côtes est au coeur d’une nouvelle polémique en Algérie. Une nouvelle accablante vidéo a été diffusée par un militant associatif espagnol. Les images montrent comment les unités des garde-côtes algériens abattent froidement des harragas tentant de fuir le pays à bord de petites embarcations depuis les côtes de la wilaya d’Oran.
Cette vidéo a été diffusée hier mardi 19 juillet par l’activiste espagnol Francisco José Clemente Martin, le militant associatif et défenseur des droits des migrants qui publie quotidiennement des informations détaillées et précises sur le nombre des Harragas algériens arrivés en Espagne. Il s’agit d’une vidéo tournée par des témoins oculaires qui assistent à une course-poursuite en mer déclenchée par un bateau des garde-côtes algériens pour neutraliser une petite barque motorisée transportant des harragas.
La vidéo montre comment ces agents des forces navales algériennes ont fait usage de leurs armes en tirant à balles réelles sur des harragas pacifiques et inoffensifs. Selon les témoignages recueillis par Francisco José Clemente Martin auprès des auteurs de cette vidéo terrifiante, au moins deux harragas auraient été abattus impitoyablement par les garde-côtes algériens. Les cadavres auraient été emportés, par la suite, dans un fourgon et l’embarcation a été saisie immédiatement par les unités des garde-côtes. Les familles des victimes n’ont pas été informées des circonstances de cet assassinat sciemment orchestré par des membres des forces navales algériennes. Les familles des défunts demeurent désespérées et recherchent toujours les traces des dépouilles de leurs enfants, a souligné à ce propos Francisco José Clemente Martin lequel a dénoncé vigoureusement « l’inhumanité » avec laquelle la marine algérienne traite et traque les harragas.
Il est à souligner enfin que ce n’est pas la première fois que les garde-côtes algériens font l’objet de graves accusations de meurtre. Le 4 mai 2022, le média d’investigation français Mediapart avait affirmé disposer d’une vidéo montrant des garde-côtes tirer sur l’embarcation d’un passeur, probablement à son retour d’un « voyage » entre Oran et le sud de l’Espagne. « Selon plusieurs sources, certains passeurs auraient déjà été abattus au cours des dernières semaines », avait affirmé encore Mediapart qui avait consacré tout un long reportage à cette triste et malheureuse thématique.
Jusqu’à aujourd’hui, les autorités algériennes n’ont jamais réagi à ces accusations et préfèrent se murer encore et toujours dans un silence intriguant, voire complice, à travers lequel elles semblent légitimer cette violence excessive et inouïe.
