18.9 C
Alger
jeudi, mars 28, 2024

Détenus d’opinion en Algérie : Khaled Tazaghart remis en liberté, Nourredine Tounsi en grève de la faim

Rebondissement à Béjaia, drame à Oran. Voila un titre qui peut résumer parfaitement les évolutions de la situation des détenus d’opinion en Algérie. Ce dimanche 22 novembre, l’ex-député  Khaled Tazaghzrt, l’une des figures du Hirak dans la région de Béjaia, a été relaxé par la Cour de Béjaia. Il a quitté officiellement la prison et retrouve ainsi sa liberté. 

Ce dimanche, la Cour de Béjaia prononce son verdict et relaxe ainsi l’ex-député devenu l’un des harangueurs des foules du Hirak en Kabylie. Le parquet général avait demandé auparavant l’aggravation de la condamnation prononcée en première instance à l’encontre du détenu Khaled Tazaghart. Maus le procès en appel à la cour de Béjaïa a tourné en faveur du détenu d’opinion grâce à une intense mobilisation citoyenne et militante.

Auparavant, Khaled Tazaghart avait été condamné à un an de prison ferme avec mandat de dépôt lors de son procès en comparution immédiate le 27 Septembre dernier. Il avait reconnu coupable d’incitation à attroupement, publications pouvant porter trouble à l’ordre public, violation des mesures du confinement sanitaire au temps du Covid-19.

Si à Béjaia, l’affaire de Khaled Tazaghart a connu un dénouement heureux, à Oran, l’affaire du détenu d’opinion Nourredine Tounsi vire au drame. Et pour cause, dans l’indifférence générale, Nourredine Tounsi, l’un des premiers lanceurs d’alerte en Algérie, a commencé une grève de la faim depuis dimanche passé dans sa cellule à la prison d’Oran. Une grève de la faim qui a fait vaciller l’état de santé de Nourredine Tounsi lequel proteste contre les conditions de son détention et le traitement arbitraire qui lui a été réservé par les magistrats des tribunaux et Cour d’Oran.

Nourredine Tounsi avait fait l’objet de 6 chefs d’inculpation dont une gravissime accusation “d’espionnage” ! Selon nos sources, dans leur PV, les services de sécurité ont affirmé que Nourredine Tounsi “espionne” l’Algérie pour fournir des informations secrètes à la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF), une ONG européenne qui défend les lanceurs d’alerte dans tous les pays africains en plaidant leur cause auprès de tous les Etats africains et en engageant des litiges stratégiques en leur nom lorsque leurs révélations traitent de l’intérêt général des citoyens Africains.

Il s’agit d’une organisation internationale juridique qui n’entretient aucune activité politique subversive. Cependant, les services de sécurité à Oran ont utilisé les échanges de Nourredine Tounsi avec les collaborateurs de la PPLAAF afin de le faire passer pour un “espion” qui menace la sécurité nationale ! Une accusation totalement absurde pour un citoyen intègre qui avait risqué sa vie et celle de sa famille bien avant le Hirak pour dénoncer des scandales de corruption au port d’Oran.

Malheureusement, cette machination sécuritaire absurde a été reprise par les magistrats du tribunal de la Cité Djamel à Oran et le juge d’instruction en charge du dossier de Nourredine Tounsi a décidé de l’inculper officiellement pour “espionnage”. Un dérapage inédit qui a commencé le mercredi 23 septembre puisque Nourredine Tounsi a été placé sous mandat de dépôt par le tribunal de la Cité Djamel à Oran. Et depuis, il croupit en prison laissant derrière lui une famille infortunée livrée à la précarité. Désespéré et esseulé, Nourredine Tounsi a recouru à la grève de la faim pour réclamer Justice !

dernières nouvelles
Actualités